Jean-Jacques Prompsy demande à quitter la présidence de la Sita

La cour d'appel de Lyon a rendu son arrêt. J'ai été condam-né à trois ans de prison dont deux avec sursis. Bien que j'aie le ferme espoir que l'arrêt soit cassé, j'estime de mon devoir de mettre mon mandat de président à la disposition du conseil d'administration. » Dans un bref communiqué, le président de la Sita, Jean-Jacques Prompsy, condamné en première instance dans l'affaire Carignon à quatre ans avec sursis et 400.000 francs d'amende pour « corruption active », tire les conséquences de cette peine renforcée en appel. Il explique sa décision : « un président ne doit pas être un handicap pour sa société. Bien que cette affaire ne concerne en rien Sita, ma situation peut provoquer une perte de confiance des actionnaires ainsi que des clients et être exploitée par la concurrence ». Sa décision a été acceptée par la Lyonnaise des Eaux, maison mère de l'entreprise de traitement des déchets. Rien ne dit, pour autant, que le conseil d'administration qui doit se réunir en septembre accep- tera le départ de Jean-Jacques Prompsy, dans l'attente de la décision de la Cour de cassation. Le délai varie en moyenne entre six mois à un an, même s'il est permis de penser que la haute instance juridique aura à coeur d'activer ce dossier délicat. D'autant plus que, contrairement à Jean-Jacques Prompsy dont l'arrêt est suspensif, Alain Carignon qui s'est également pourvu en cassation est déjà en prison (lire Voir Evenementpage 29). « Est-il corrupteur unique au sein de la Lyonnaise ? » A l'époque des faits, la cession du marché de l'eau de la ville de Grenoble à la Cogèse, filiale de la Lyonnaise, Jean-Jacques Prompsy était directeur de l'eau pour la France de la Lyonnaise des Eaux. C'est à ce titre qu'il a négocié le contrat de la ville et participé au renflouement du Dauphiné News, publication électorale d'Alain Carignon. En première instance, le tribunal correctionnel avait renoncé à condamner le président de la Sita à de la prison ferme au bénéfice du doute : « Jean-Jacques Prompsy n'est-il que l'exécutant d'une politique de corruption définie à un autre niveau par la Lyonnaise ? Est-il corrupteur unique au sein de la Lyonnaise ? ». Dans ce même jugement, le tribunal allait jusqu'à s'interroger sur le rôle réel de Jérôme Monod, le président du groupe. Une question que la justice est en droit de se poser pour une autre affaire où Jean-Jacques Prompsy a également joué de malchance. Mis en examen pour corruption, il est le seul à avoir été incarcéré dans le cadre de l'affaire Urba. Le 24 janvier, il a été mis en détention pendant deux semaines à la prison de Châteauroux. Cette fois, la justice enquêtait sur les conditions d'attribution du contrat de distribution de l'eau d'Issoudun, concédée à la Lyonnaise des Eaux en décembre 1987 et pour lequel André Laignel, ancien trésorier du PS et maire de la ville, est aussi mis en examen. Un versement de 1,4 million de francs a été effectué, au moment de la transaction, à Urba, le bureau d'études du Parti socialiste. SOPHIE SEROUSSI
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