Maritime + Nouvelle menace de grève des marins CGT de la SNCM

La nouvelle est tombée lundi soir, alors que Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au Tourisme, venait d'arriver en Corse pour une première visite officielle de deux jours. Les marins CGT de la SNCM ont déposé un préavis de grève pour ce week-end. Ils réclament une nouvelle fois des augmentations d'effectifs, alors que la compagnie se bat pour améliorer sa compétitivité en vue de l'appel d'offres européen de service public de 2001. Le mouvement ne doit certes concerner que le navire Napoléon-Bonaparte, qui sera bloqué pendant 72 heures à quai à partir de vendredi, et les navires rapides qui enregistreront des retards à l'appareillage d'environ une heure pendant dix jours. Mais cette nouvelle grève provoque déjà une levée de boucliers dans l'île. Depuis avril, l'ensemble des partenaires touristiques, compagnies de transports, collectivité territoriale, professionnels du tourisme et syndicats, s'étaient engagés à travailler tous ensemble dans le cadre d'un « contrat estival » destiné à relancer l'activité touristique de l'île après quatre années de déclin. Ce contrat permettait d'espérer entre autres qu'aucune nouvelle grève ne vienne perturber les transports cet été. « Coup de poignard ». Ce préavis apparaît donc comme « un coup de poignard donné à la Corse et à son économie », selon les propos de Jean Baggioni, le président du Conseil exécutif de la Corse. Dès hier, de nombreuses démarches étaient engagées pour tenter de désamorcer cette nouvelle action. « Les syndicats et la compagnie doivent régler leurs problèmes entre eux sans prendre la Corse en otage. A force de tirer sur la corde, elle peut casser. Attention, nous arrivons au terme d'une convention et la Corse est excédée », précisait hier Jean Baggioni. Mais, pour les professionnels du tourisme, même si les marins ne mettent pas leur menace à exécution, le mal est fait : une nouvelle fois, la Corse sera affublée de la mauvaise image d'une destination incertaine ! Et ce, alors que naissait l'espoir de bénéficier d'une meilleure saison touristique. Augmentation du trafic. Depuis 1992, année considérée comme « exceptionnelle », le déclin du tourisme en Corse n'a en effet pas cessé. Selon l'Observatoire régional du tourisme, la Corse a perdu l'année dernière 2,5 millions de nuitées par rapport à 1990 et 4,11 millions par rapport à 1992. Des pertes qui s'élèvent à environ 1,17 milliard de francs par rapport à 1990 et 1,56 milliard par rapport à 1992. Pour cette année, si les propos restent modérés - la plupart des professionnels parlent d'une possible stabilisation de la fréquentation par rapport à 1996 -, quelques signes marquaient une légère reprise : François Ollandini, PDG du groupe Ollandini, premier tour-opérateur Corse, précise que, d'une baisse de 40 % sur les forfaits individuels fin janvier 1997, il enregistre une augmentation de 25 % à la mi-juin. Les compagnies de transports enregistrent une légère augmentation de leur trafic en avant-saison et des réservations pour l'été. Dans ce contexte, Michelle Demessine, qui dit « aimer cette destination emblématique française », a expliqué qu'elle entendait développer « la diversité des atouts touristiques de l'île » en s'appuyant notamment sur le plan concerté d'actions touristiques récemment signé entre l'Etat, la région et les professionnels pour un montant de 47 millions de francs sur trois ans. Mais un nouveau conflit dans les transports pourrait remettre en cause tous les efforts entrepris. Linda Peretti
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