Swatchmobile constitue son réseau en France

MCC, le joint-venture entre Nicolas Hayek (SMH) et Mercedes-Benz pour produire la mini-voiture Smart, alias Swatchmobile, constitue actuellement son réseau de distribution. Des lettres d'intention ont été signées en France avec onze distributeurs automobiles, dont un tiers proviennent du réseau Mercedes-Benz, pour la création de 14 concessions. Trois autres devraient suivre d'ici à septembre. Six « centres Smart » fonctionneront à Paris. Ces centres, en prise directe avec MCC, seront totalement séparés des points de vente éventuels d'autres marques, y compris Mercedes-Benz. Investissement demandé à chaque partenaire : 7 à 10 millions hors immobilier. MCC, qui n'innove finalement pas autant que cela avait été évoqué en matière de distribution, n'a pas réussi à convaincre des investisseurs non automobiles. Sur l'ensemble du Vieux Continent, 120 concessionnaires sont prévus pour mars 1998, date de la commercialisation de la Smart. Le pari de MCC est osé. Car cette voiture de 2,5 mètres de long - un mètre de moins qu'une Twingo ! -, biplace ou à la rigueur triplace pour un adulte et deux enfants de moins de 12 ans, coûtera entre 55.000 et 85.000 francs ! Un prix coquet pour une mini-voiture, certes originale et hyper-équipée (antiblocage des freins ABS, double airbag de sécurité, boîte automatique), mais à la vocation exclusivement urbaine. La Smart est destinée à la catégorie très prisée des célibataires ou couples sans enfants à hauts revenus. A la fin du siècle, une version hybride électrique s'ajoutera aux versions turbo-essence de 1998 et turbo-diesel de 1999. Mais celle-ci ne devrait pas dépasser 10 % des ventes totales. Une version cabriolet s'ajoutera à la carrosserie fermée. Des dérivés pick-up ou break sont envisagés. C'est l'usine de Hambach (Moselle), dont le premier bâtiment sera inauguré en septembre prochain, qui commencera dès la mi-1997 la production de la Smart, conçue à Renningen, près de Stuttgart, siège de Mercedes-Benz. L'investissement industriel prévu se monte à 2,5 milliards de francs, sur un total de 5 milliards. Capacités maximales : 200.000 unités. MCC compte les saturer dès 2001, ce qui semble tout de même très optimiste. Dix fournisseurs responsables de fonctions complètes se sont déjà engagés à travailler sur le site. Il s'agit notamment de l'américain Magna (cellules de sécurité de carrosserie), du suédois Dynamit Nobel (parties extérieures en plastique), des allemands VDO (habitacle) et Bosch (module frontal). La voiture sera assemblée en cinq heures. Une équipe projet analyse actuellement la possibilité d'assembler et de vendre la Smart en Amérique du Nord, mais aussi en Extrême-Orient. Une décision interviendra l'an prochain. « Nous savons que l'automobile ne permet pas les mêmes marges que l'horlogerie. Mais nous visons avec la Smart un retour sur investissement en trois ou quatre ans », affirme Hans Jürg Schär, membre du directoire de MCC en charge du marketing et de la distribution. Toujours cet optimisme de façade... ALAIN-GABRIEL VERDEVOYE
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