Pinault-Printemps-Redoute vend Pinault-Equipement

La première décision stratégique prise par Serge Weinberg, président du directoire de Pinault-Printemps-Redoute, concerne un désinvestissement : Pinault-Equipement, 520 millions de francs de chiffre d'affaires en 1994, une des trois sociétés de distribution professionnelle du groupe, est cédée dans le cadre d'un « management buy out ». Spécialisé dans la location et le négoce d'équipements pour le bâtiment et les travaux publics, Pinault-Equipement est rachetée par la Société Financière P.E., constituée pour l'occasion, et dont les actionnaires sont la direction générale de Pinault-Equipement, menée par son PDG Michel Petitjean, qui détient environ 10 % des parts, NatWest Venture France pour 38 %, à égalité avec la Financière Saint Dominique (filiale du Crédit National), les parts restantes étant souscrites par la Banexi, filiale de la BNP. Pinault-Printemps-Redoute se sépare ainsi d'une composante dont la rentabilité était tout à fait satisfaisante avec un résultat d'exploitation de 43 millions de francs en 1994. Compte tenu de l'impôt que Pinault-Equipement aurait payé si l'entreprise avait été indépendante, ce résultat doit être ramené à 25 ou 30 millions de francs, mais la performance reste honorable. L'activité, uniquement française - la filiale américaine a été vendue en 1994 -, s'est bien développée puisque le chiffre d'affaires devrait atteindre 620 millions de francs pour 1995. Pourquoi le groupe de distribution constitué par François Pinault a-t-il préféré vendre ? Cette activité peut paraître assez éloignée du métier principal du groupe : la distribution grand public. Déjà Pierre Blayau, prédécesseur de Serge Weinberg, avait laissé entendre en réorganisant le groupe en quatre grandes divisions - crédits et services financiers, commerce international, distribution grand public, distribution professionnelle - que c'est dans ce dernier secteur que des désinvestissements pourraient se faire. Au surplus, même si le résultat de la vente ne sera pas comptabilisé sur l'année 1995, il pouvait être tentant de réaliser cette plus-value après un second semestre 1995 plus difficile que le premier, notamment pour les grands magasins et les magasins populaires. « Nous avons réalisé un montage qui évite à l'entreprise une charge d'endettement lourde et lui permettra de disposer d'un cash-flow suffisant dans un secteur qui nécessite des investissements assez lourds », explique Benoît Bassi, directeur général de NatWest Venture France. Conviction des acquéreurs : la société, qui est déjà numéro deux pour la location des équipements de chantier, a un gros potentiel de croissance. Un des objectifs immédiats pour Pinault-Equipement sera d'offrir un service complet aux entreprises, chacune des 68 agences devant proposer à la fois la location et la vente de ces matériels, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. M. C.-C.
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