Social + Le conflit s'enlise à la poste principale d'Arras

Depuis le 16 juin, le bureau de poste de la recette principale d'Arras est perturbé par un mouvement de grève. Il concerne une vingtaine de personnes rattachées aux services généraux et d'accueil. Au coeur du conflit : la voloné de la direction départementale de proposer une « réorganisation des services » passant notamment par une ouverture des guichets le samedi après-midi. Après trois semaines de conflit, syndicalistes et élus locaux attendent la nomination d'un médiateur. Regroupés en intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-SUD, les grévistes ont, dès le départ, rejetés cette proposition. « Cette volonté de réorganisation cache une remise en cause des 37 heures hebdomadaires et une suppression de 10 % des emplois dans les services généraux et du guichet. Quant à l'ouverture le samedi après-midi, c'est une remise en question de l'accord de 1974. Nous ne pouvons le tolérer », commente Roland Cany, de l'intersyndicale. « L'amélioration du service à la clientèle passe par une ouverture le samedi après-midi », explique Claude Marchal, directeur de La Poste du Pas-de-Calais. « Elle est possible avec un effectif constant, et après une réorganisation des tâches du personnel concerné, du fait de la disparition de certaines activités ». Avancées significatives. Après trois semaines de conflit, l'activité n'est pas totalement bloquée, contrairement à ce qui a pu être avancé. Seule conséquence visible pour la clientèle : les guichets de la recette principale sont fermés durant l'heure du déjeuner et à 18 heures au lieu de 18 h 30. Les négociations ouvertes rapidement ont abouti à certaines avancées significatives. La direction départementale de La Poste s'est engagée à maintenir les 37 heures, à ne pas licencier les femmes de ménage et, plus globalement, à ne pas réduire les effectifs. Elle propose, moyennant la reprise de l'activité, de créer un groupe de travail avec les salariés chargé de présenter de nouvelles propositions d'ici au 11 juillet. Proposition que n'accepte pas l'intersyndicale. Malgré l'échec - unanimement constaté - du mot d'ordre de grève départementale lancé le 26 juin, elle maintient la pression : paiement des jours de grève et abandon de la proposition d'ouverture le samedi après-midi au profit d'un prolongement de l'ouverture des guichets jusqu'à 19 heures. « Notre lutte est symbolique. Elle vise à maintenir le service public. Nous refusons toute réforme à caractère ultralibéral. Si nous lâchons Arras, la réforme touchera toute la France », lance Roland Cany. Seule la nomination d'un médiateur, demandé par l'intersyndicale et les élus locaux (majoritairement communistes et socialistes) semble permettre le déblocage du conflit. Francis Dudzinski, à Roubaix
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