Aérien + Hôtesses et stewards de British Airways entament trois jours de grève

British Airways a été contrainte d'annuler 14 vols hier matin, à la veille du déclenchement d'une grève de trois jours que doivent observer 9.000 hôtesses et stewards à partir de ce mercredi. Selon la compagnie, 350 hôtesses et stewards avaient invoqué une maladie pour ne pas aller travailler hier. En se faisant porter malades, ils espèrent ainsi s'abstenir de travailler dans les prochains jours sans être officiellement en grève, toujours selon la version de la direction. Parallèlement, affirme la compagnie, un nombre plus important que prévu de membres d'équipage ont signalé leur intention de ne pas faire grève aujourd'hui, ce qui permet de revoir à la hausse les prévisions de trafic. Un tiers des courts courriers devraient être ainsi être assuré. L'ensemble du trafic devrait cependant être très perturbé aux aéroports londoniens de Heathrow et Gatwick, surtout en long-courrier. La fin d'une époque. L'échec des négociations de la dernière chance entre la direction de British Airways et les syndicalistes sur le dossier salarial des hôtesses et stewards dans le cadre d'un plan visant à réaliser un milliard de livres (quelque 10 milliards de francs) d'économies d'ici 2000, illustre la fin d'une époque : la détérioration des rapports sociaux au sein de cette compagnie rompt avec l'image de la championne des bénéfices auréolée de son impressionnant succès dans le transport aérien mondial depuis sa privatisation il y a dix ans sous le gouvernement de Margaret Thatcher, et des 18.000 embauches réalisées depuis 1987. Evolution plutôt inquiétante pour British Airways car la compagnie a également dû négocier longuement pour tenter d'éteindre un autre incendie : la grève des personnels au sol, opposés à la vente de l'activité restauration à bord. La menace semble pour l'instant écartée de ce côté-là après le vote des salariés, lundi, contre un arrêt de travail, mais rien que ce mouvement de contestation en dit long sur l'évolution des mentalités. Le projet de Robert Ayling, patron de British Airways, de transformer le géant britannique en une « compagnie virtuelle » débarrassée de toute activité non immédiatement liée au transport aérien, possédant seulement des avions, des navigants et le strict nécessaire en infrastructures et personnel au sol, aura peut-être du mal à voir le jour. Contrairement à quelques-uns de ses grands concurrents européens, British Airways, privatisée dès 1987, avait été relativement épargnée ces dernières années par les conflits sociaux. Une seule autre compagnie en Europe connaissait une paix sociale comparable, l'allemande Lufthansa, mais sans les bénéfices records de sa concurrente britannique. Des profits qui pourraient souffrir lors du présent exercice. « Il est incroyable qu'une compagnie qui a déjà perdu cent millions de livres (un milliard de francs) de ventes de billets et doit faire face au mouvement social le plus dommageable de son histoire ne puisse pas produire un compromis capable d'empêcher la grève », commente George Ryde, l'un des négociateurs syndicaux. La direction a de son côté prévenu les actionnaires que la grève coûterait beaucoup d'argent. Par ailleurs, le Syndicat national du personnel navigant commercial a lancé chez Air Liberté et TAT, filiales françaises de British Airways, un mot d'ordre de grève pour la journée d'hier pour réclamer « l'ouverture immédiate de négociations sur l'harmonisation des statuts » des hôtesses et stewards « des deux compagnies ». Selon la direction du pôle aérien français, le trafic n'a pas été perturbé, à l'exception de quelques vols régionaux de TAT. Patrick Marx
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