Temex retrouve la croissance après avoir réduit la voilure

Temex est passé tout près du gouffre. Mais aujourd'hui, après un nettoyage à la paille de fer et un recentrage sur la conception et la fabrication d'oscillateurs pour les industries spatiales et de défense, la société semble tirée d'affaire. Fin 2007, elle est même sortie du plan judiciaire de sauvegarde. L'entreprise, basée à Sophia-Antipolis, sera donc restée moins d'un an sous la protection du tribunal de commerce.Détenue par la famille Assher, Temex emploie aujourd'hui 45 salariés à Sophia-Antipolis et 130 sur son site de production de Pont-Sainte-Marie, près de Troyes (Champagne-Ardenne). En 2004, Temex faisait vivre 600 collaborateurs. Avant le dernier plan social conduit au printemps dernier, une centaine de salariés travaillaient à Pont-Sainte-Marie et 150 à Sophia-Antipolis. " Les produits télécoms représentaient jusqu'en 2005 plus de 60 % du chiffre d'affaires de Temex ", explique le PDG, Guy Perrot. La PME fabriquait des filtres à ondes acoustiques de surface et des oscillateurs. " Mais le ralentissement du marché et l'arrivée de concurrents chinois ont plombé cette activité à faible valeur ajoutée ", note-t-il.L'ancien PDG a cherché sans succès en 2006 à vendre la branche télécoms. " Nous allions droit dans le mur et avons donc décidé en 2007 d'engager une procédure de sauvegarde en nous plaçant sous la protection du tribunal de commerce ", relate-t-il. Administrateur de Temex depuis 2004, Guy Perrot est devenu directeur général début 2007. Avec pour mission de sauver la société, puis de prendre la présidence de Temex une fois prononcée la sortie du plan de sauvegarde.NICHE DE HAUTE TECHNOLOGIETemex a vu son chiffre d'affaires fléchir mécaniquement en 2007, passant de 41,5 à 29,3 millions d'euros en raison de l'abandon de la branche télécoms. Mais sur les activités spatiales et militaires, le chiffre d'affaires a progressé de 17 % pour frôler les 14 millions d'euros. " Je veux faire de Temex, d'ici à 2009, le leader mondial du marché des oscillateurs piézoélectriques militaires et spatiaux ", affirme Guy Perrot. Ce type de matériel équipe les radars, avions de chasse et autres satellites. Il permet de calibrer et de positionner les signaux reçus. " Nous n'avons pas réellement de concurrents sur cette niche de haute technologie, se félicite le dirigeant. Plusieurs sociétés américaines travaillent sur ce marché, mais n'ont pas le droit d'exporter. " Temex vend 60 % de sa production à l'étranger, en Europe, Asie et depuis peu Amérique du Sud.Si la société a encore perdu environ 4 millions d'euros en 2007 (plan social), elle devrait dégager 1 million d'euros de bénéfices dès 2008, avec un chiffre d'affaires en croissance de 10 %. Elle vise la barre des 30 millions d'euros en 2010. À Sophia-Antipolis, elle vient de déménager fin janvier dans des locaux plus petits. " Nous allons à l'inverse bénéficier d'une usine plus grande et plus moderne à Troyes, d'un coût de 3 à 4 millions d'euros, annonce Guy Perrot. Nous avons trouvé le site et l'investisseur. Je pense que nous prendrons livraison de notre nouveau bâtiment début 2009. "Une forte dette à rembourserTemex va ouvrir son capital pour trouver les 5 millions d'eurosqui lui permettront d'éponger une partie de sa dette.La société doit pour l'instantà ses créanciers 25 millions d'euros. 20 % d'entre eux seront payés immédiatement en échange d'un abandon de 80 % de leur créance. 40 % ont choisi un étalement sur cinq ans, mais renoncent à 35 % des sommes dues. Enfin, les 40 % restants seront payés intégralement, mais selon un calendrier courant sur dix ans. " Le remboursement de la dette constitue notre principal problème, confie Guy Perrot, le PDG. Mais tout se met en place et nous sortons de l'ornière. "
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.