Le nouvel entrepôt logistique dont vient de se doter Meccano, c'est tout un symbole. Il vient conforter voire couronner " le plan de développement stratégique lancé voici huit ans ", affirme Alain Ingberg, le PDG. Construit en partenariat avec Geodis Logistic, le nouvel entrepôt de 16.000 m2, installé juste à proximité de son site historique de production, à Calais, a nécessité un investissement de 7 millions d'euros.Recevant les jouets fabriqués sur place, mais surtout ceux arrivant, par voie maritime, de Chine, il dessert tous les distributeurs de France, Espagne, Italie et Grande-Bretagne. Depuis cet entrepôt sont traités les produits Crayola, Nikko et Wowee, dont Meccano assure la logistique en Europe. Très automatisé, ce site enregistre 1.600 références et emploie une quinzaine de salariés qui devraient préparer plus de 450.000 colis par an. " Les effectifs doubleront, voire tripleront pendant les activités saisonnières, de septembre à décembre ", prévoit le dirigeant. De fait, Meccano revient de loin. Au bord de la faillite, la société est rachetée en 2000 par Niko France, dont le directeur général n'est autre qu'Alain Ingberg. Après le départ du groupe japonais en 2007, le capital est repris à 51 % par Alain Ingberg et à 49 % par le fonds 21 Centrale Partners d'Alexandro Benetto. Mais, à l'époque donc, cette PME installée à Calais depuis 1959 est à bout de souffle. " NOUS GAGNONS DE L'ARGENT ! "Elle affiche une perte record de 15 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 19 millions d'euros ! Et le niveau de ses ventes a été divisé par trois en trois ans. Pour sauver la marque, Alain Ingberg commence par délocaliser la moitié de la production en Chine. En 2003, il ouvre un bureau à Hong Kong pour organiser et suivre la production confiée à des sous-traitants dans la province du Guangdong. Et il maintient l'autre moitié de la production à Calais en spécialisant le site dans la fabrication des pièces en plastique et des éléments plus techniques. " Nous avons investi 4 millions d'euros pour moderniser notre usine à Calais. Maintenant, les produits français sont compétitifs et nous gagnons de l'argent ! ", assure le PDG de Meccano. Après un plan social drastique avec 50 suppressions de postes (des départs volontaires, assure la direction), les effectifs sont remontés à 80 salariés.Mais la PME s'est bien redressée. En 2007, elle a affiché un chiffre d'affaires de 51,5 millions d'euros, après 49 millions en 2006 (+ 5 %), dont la moitié réalisée à l'exportation dans près de 35 pays. Pour 2008, Meccano vise les 62 millions d'euros de chiffre d'affaires, essentiellement avec la vente dès septembre prochain de son nouveau jouet électronique. Il s'agit de Spykee, un robot à ­construire prééquipé pour le wi-fi, avec Webcam, micro et haut-parleur. Il peut se déplacer grâce à ses chenilles, interagir sur son environnement et utiliser Skype ou MSN grâce à un logiciel propriétaire qui le pilote. Un partenariat avec Apple donne à ce robot la capacité de lire des fichiers MP3 si on lui branche un iPod. Un jouet pour enfants et adolescents férus de vis, d'écrous et... de nouvelles technologies.Les huit axes du plan stratégique1. Restructuration de l'entreprise avec un plan social en 2005.2. Réorganisation du capital autour d'un repreneur, la famille Ingberg, majoritaire, et d'un fonds présent à 49 %.3. Délocalisation de 50 % de la production en Chine pour le bas de gamme.4. Maintien de la production des pièces plastiques et des équipements (moteurs, etc.) à Calais.5. Plan d'investissement de 4 millions d'euros pour moderniser la production à Calais.6. Innovation avec l'introduction de pièces plastiques (60 % des pièces) en complément des traditionnelles pièces en métal.7. Création d'une seule plate-forme logistique à Calais.8. Renforcement de l'export et reprise de l'ancienne filiale américaine de Meccano Erector, dirigée aujourd'hui par le fils d'Alain Ingbert, Michael Ingbert.

latribune.fr

29 Sept 2008, 15:39

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