Wendel conteste les conditions de Saint-Gobain

cite>Saint-Gobain pressentait que ce serait le point dur de la négociation avec Wendel. En demandant au holding d'accepter de voter en assemblée générale une résolution supprimant les droits de vote double, le groupe de matériaux de construction l'oblige à dévoiler ses intentions. Soit Wendel accepte, et il est bien l'actionnaire amical de long terme qu'il affirme être. Soit il refuse, ce qui signifie que ses vues sont moins pures.La première réunion avec l'état-major de Saint-Gobain, lundi, sur le sujet n'a pas permis d'avancée significative. Wendel discute et cherche à créer un rapport de force favorable. Difficile pour lui de renoncer en un instant à un dispositif qui, avec 17,8 % du capital aujourd'hui, lui donnerait près de 35 % dans deux ans et donc le contrôle de fait de Saint-Gobain.Pour contourner l'obstacle, la société d'investissement invoque la préservation des droits des salariés du groupe. Lors du dernier conseil d'administration, leur représentant a été, selon nos informations, un des plus favorables à la suppression de ce système et a voté le texte. Dans cette discussion de fond sur les droits des actionnaires, Wendel paraît avoir trouvé un appui inattendu : Claude Bébéar, président du conseil de surveillance d'Axa, actionnaire à hauteur de 1,4 % de Saint-Gobain. Le simple nom d'un des parrains du capitalisme français impressionne, l'affaire Vivendi est dans toutes les têtes.UNE PRISE DE CONTROLE RAMPANT OCCULTEELa défense des droits de vote double par Claude Bébéar n'est pas nouvelle. L'ex-patron d'Axa s'est toujours déclaré en faveur d'un actionnariat de long terme et impliqué. " Le plaidoyer est aussi un peu pro domo ", rappelle un banquier d'affaires. Axa a réussi à être à l'abri d'OPA pendant des années, grâce aux droits de vote double des mutuelles Axa. Même après la simplification des structures, celles-ci détiennent encore 20,66 % des votes pour 14,26 % du capital.Mais la vraie question est-elle là ? En portant le débat sur la question des droits de vote, le sujet essentiel d'une éventuelle stratégie de prise de contrôle rampant, principal objet de préoccupation du conseil de Saint-Gobain, est occultée. Au plus fort de l'affaire Sacyr, Henri de Castries, président du directoire d'Axa, avait rappelé : " Un contrôle se paie à son prix. Il ne s'agit pas de protectionnisme économique. Il s'agit de protéger l'intérêt des actionnaires. "Wendel est-il prêt à porter ce débat jusqu'en assemblée générale, au risque de créer une bataille rangée sur la place de Paris ? Ou préférera-t-il, comme semblent le lui enjoindre certains de ses actionnaires, trouver un compromis avec Saint-Gobain ? Selon nos informations, une nouvelle réunion des deux camps est prévue cette semaine.
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