Le marché français des génériques aiguise les appétits des laboratoires étrangers

Après l'australien Arrow , l'indien Zydus Cadilla et l'espagnol Alter , l'islandais Actavis devrait s'attaquer au marché français des génériques. Et ce, sans procéder à une opération de croissance externe, contrairement à l'américain Mylan ou l'israélien Teva , qui se sont respectivement portés acquéreurs de Merck Génériques et de Bayer Classics .À première vue, le marché français des génériques semble en effet plus qu'alléchant. L'an dernier, il a augmenté de 20 % pour atteindre près de 2 milliards d'euros. Malgré cette envolée, les génériques représentent moins de 10 % du marchéfrançais remboursé en valeur. Et sa progression ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin. À la faveur des prochaines expirations de brevets, Erik Roche, directeur général de Biogaran, prédit des ventes en hausse de 47 % à 2,8 milliards d'euros que le marché français des génériques devrait générer d'ici à 2011. Autant de chiffres qui donnent le tournis aux génériqueurs étrangers qui ont choisi ces dernières années de s'implanter dans l'Hexagone, soit par la création ex nihilo d'une filiale, soit par acquisition. Sauf que leurs fortunes ont été diverses." En dix ans, ce secteur n'a jamais été profitable. Et à moins de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires, un fabricant de génériques ne peut pas espérer être rentable en France ", de l'avis de Pascal Brière , le président de Biogaran. Lequel se targue d'une année 2007 "satisfaisante dans un contexte difficile " . Avec un chiffre d'affaires de 448 millions d'euros, la filiale génériques de Servier revendique une part de marché de 23 %, contre plus de 26 % pour Mylan, le repreneur l'an dernier du leader Merck Génériques. La concurrence est féroce sur le marché entre les baisses de prix des génériques (­­- 25 % en deux ans et demi) et la toute récente réforme des marges des pharmaciens. À titre d'exemple, les baisses de tarifs ont privé Biogaran de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires. Mais le numéro deux des génériques a plus que compensé ce manque à gagner par le lancement d'une quarantaine de nouveaux produits (dont 10 liés à des expirations de brevet), représentant des ventes d'environ 90 millions d'euros. En clair, mieux vaut connaître les spécificités du marché français et disposer d'une taille conséquente avant de s'y aventurer, selon l'état-major de Biogaran.
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