Vinci pense résister au ralentissement économique

Nous persistons et nous signons : en dépit du pessimisme ambiant, le monde va continuer à construire, à rénover, à aménager. " Alors que les marchés immobiliers sont en panne aux États-Unis, en Espagne, et en Grande-Bretagne, et ralentissent en France, Xavier Huillard, le directeur général de Vinci, s'est employé à démontrer hier que son groupe ne risque pas d'être affecté. " Nous ne sommes pas du tout concernés par le marché résidentiel américain, espagnol ou britannique. En France, le chiffre d'affaires de Vinci construction réalisé pour le compte des promoteurs privés n'a pas dépassé 320 millions d'euros en 2007 sur 7,4 milliards " , a-t-il martelé. Les besoins en infrastructures dans le monde restent " gigantesques " , a renchéri le président du conseil d'administration Yves-Thibault de Silguy, citant la construction d'une station d'épuration à Varsovie réalisée avec Veolia pour 500 millions d'euros, ou ce pont à l'étude entre Qatar et Bahreïn.Vinci a listé près de 15 milliards d'euros de projets de partenariat public-privé (PPP) ou de concessions à l'étude en France (comme la liaison ferroviaire CDG Express) et 10 milliards hors de France. Les programmes de production et de distribution électrique doivent être relancés ; une seconde vague de PPP s'annonce dans les hôpitaux. Domaines dans lesquels " les vieux pays devront faire des efforts même si la conjoncture est maussade ". Le groupe met en avant la forte inertie de la commande publique, même en période de crise financière. Il vante aussi la faible sensibilité de Vinci énergies à la conjoncture vu le besoin de renouvellement lié aux nouvelles normes et à la rapide obsolescence des installations électriques." OBTENIR DES COMPENSATIONS "Mais les concessions, la vache à lait du groupe qui génère 63 % de l'excédent brut d'exploitation, ne pourraient-elles pas s'avérer moins rentables alors que la contestation monte sur les péages autoroutiers ? " Nous avons payé ASF et entendons faire en sorte que ces contrats soient respectés. Si des investisse ments nouveaux sont demandés à Cofiroute, dont le contrat 2009-2014 va être négocié, nous entendons obtenir des compensations ", rétorque Xavier Huillard. Vinci, cependant, cherche encore à assurer son modèle. Il entend privilégier en 2008 son développement dans les concessions ou les métiers qui offrent une forte récurrence. Le groupe qui gère les aéroports de Grenoble, Chambéry et Clermont-Ferrand est candidat pour les concessions de Lille et de Tarbes, et intéressé par les grands aéroports comme Nice ou Lyon, dont le capital pourrait s'ouvrir prochainement. Et il reste en embuscade sur ADP. Il a déjà pris 3 % du capital de la société mais n'ira pas au-delà tant que l'État, qui en détient 68,4 %, n'aura pas précisé ses intentions.
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