Le numéro deux de la CDC rejoint la Compagnie des Alpes

La nomination de Dominique Marcel à la présidence du directoire de la Compagnie des Alpes marque la fin de la réorganisation de l'état-major du directeur général de la Caisse des dépôts, Augustin de Romanet. Depuis le 31 mars, Dominique Marcel travaillait en effet en binôme avec Alain Quinet. Dès l'arrivée de ce dernier, il ne faisait pas de doute que cet ancien conseiller économique de Dominique de Villepin, proche d'Augustin de Romanet, était le successeur désigné de Dominique Marcel au poste de numéro deux de l'institution publique, en charge des finances et de la stratégie. L'objectif était d'assurer une transition en douceur entre les deux hommes.Il s'agissait aussi de prendre le temps de proposer à Dominique Marcel, bras droit du précédent directeur de la Caisse des dépôts, Francis Mayer, " une sortie par le haut " dans le groupe qu'il ne souhaitait pas quitter. Après quatre mois de réflexion, une solution consensuelle, susceptible de ramener une certaine sérénité dans la maison Caisse des dépôts, a été trouvée.RECONNAISSANCEL'institution financière marque ainsi sa reconnaissance à l'endroit de Dominique Marcel et du travail accompli. Durant la maladie de Francis Mayer et après son décès, il avait en effet assuré l'intérim. Il en avait ensuite assumé l'héritage en épaulant Augustin de Romanet à l'automne dernier au moment de la controverse sur les raisons de la montée du groupe public au capital d'EADS, juste avant l'effondrement de son cours.Pour Dominique Marcel, sa nomination à la tête de la Compagnie des Alpes, qui deviendra effective en octobre prochain, constitue une évolution naturelle. Président du conseil de surveillance de la société depuis trois ans, il a été un ardent défenseur de son développement au sein de la Caisse des dépôts. L'intéressé ne cache pas sa satisfaction d'en prendre aujourd'hui la présidence et d'abandonner pour l'occasion la gestion de dossiers plus arides.Cette nomination s'effectue avec l'accord de l'actuel président, Jean-Pierre Sonois, qui est à l'origine de la création de la Compagnie des Alpes. En 1989, alors que les sports d'hiver traversaient une crise après deux saisons sans enneigement, il avait regroupé divers investissements de la Caisses des dépôts dans les stations de montagne. Jean-Pierre Sonois avance un peu la date de son départ, mais il restera conseiller du président pour assurer la transition dans les meilleures conditions.DEUX ACQUISITIONS MAJEURESIl laissera dans deux mois et demi à Dominique Marcel une société unique. La Compagnie des Alpes occupe " une position stratégique forte et incontestée " dans deux métiers qui se complètent sur le plan saisonnier. L'hiver, la société est le premier exploitant mondial de remontées mécaniques des stations de haute montagne. Elle est ainsi présente en France aux Arcs, Méribel ou Chamonix, et en Suisse, à Saas Fee. Et, depuis juillet 2002, la société se concentre l'été sur l'exploitation de parcs d'attractions, dont le Parc Astérix, La Mer de sable et le musée Grévin. L'entreprise, cotée à la Bourse de Paris, a récemment franchi une étape stratégique en réalisant une acquisition majeure dans chacune de ses activités : le rachat de StarParks (propriétaire de la marque Walibi) en 2006 dans les parcs d'attractions, suivi du rapprochement avec l'exploitant de remontées mécaniques Sofival en 2007. " La société s'est brillamment développée ", constate Dominique Marcel. Sa mission consistera à tirer le " maximum de profits " du nouveau périmètre, explique Dominique Marcel, qui connaît ces opérations puisqu'il a appuyé Jean-Pierre Sonois lors de leur réalisation.Le futur dirigeant de la Compagnie des Alpes dit avoir hâte de s'atteler à cette mission. Ces deux opérations de croissance externe ne suffisent pas à satisfaire les ambitions de la Compagnie des Alpes, y compris en ces temps de craintes sur l'évolution de la consommation des ménages. L'ancien numéro deux de la Caisse des dépôts espère très vite pouvoir mener " de nouveaux développements ", tant internes qu'externes.Il sera peut-être l'homme qui ajoutera un troisième métier à la Compagnie des Alpes. C'est un projet déjà ancien de l'entreprise qui n'a pas encore jeté son dévolu sur une activité ou un métier connexe. Une telle " étape stratégique " fera partie des réflexions du nouvel homme fort de cette entreprise spécialisée dans les loisirs.ParcoursInspecteur des finances sorti de l'ENA en 1983, il choisit le Trésor. En 1991, il rejoint les cabinets ministériels de gauche, jusqu'à l'échec de Lionel Jospin à l'élection présidentielle de 2002. Depuis 2003, il était directeur des finances et de la stratégie de la Caisse des dépôts. Il prendra le 1er octobre la présidence du directoire de la Compagnie des Alpes, dont il assurait la présidence du conseil de surveillance depuis 2005.
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