La justice contraint le PDG d'Altran à la démission

Dans un communiqué la- conique diffusé vendredi, le groupe Altran annonçait la démission du président fondateur, Alexis Kniazeff, et la nomination de Christophe Aulnette, le nouveau patron opération- nel recruté cet hiver, comme PDG.La démission surprise d'Alexis Kniazeff est en réalité due à un tour de vis supplémentaire que le juge d'instruction chargé du dossier lui a infligé la veille. Philippe Courroye, chargé de l'information judiciaire ouverte en février 2003 pour "abus de biens sociaux, complicité et recel, publication de fausses informations", lui a signifié une renforcement de son contrôle judiciaire.Déjà mis en examen en juillet 2004 pour "diffusion d'informations trompeuses, présentation de comptes inexacte, faux et usage de faux", Alexis Kniazeff se retrouve aujourd'hui interdit de gérer. Plus précisément, le contrôle judiciaire lui "interdit de se livrer aux activités professionnelles dans le cadre desquelles il a réalisé les faits qui ont justifié sa mise en examen". Il devrait faire appel de cette décision via son avocat Olivier Metzner.Mises en examen. Selon un proche du dossier, cette décision du juge d'instruction est destinée à éviter toute pression que le fondateur du groupe serait susceptible d'exercer sur les salariés d'Altran que la justice souhaiterait entendre. Certes, Philippe Courroye a déjà mis en examen huit des principaux membres de l'ancienne équipe de direction, avant de mettre en examen le 6 avril 2005 la société elle-même en tant que personne morale. La justice soupçonne plusieurs dizaines de salariés d'être impliqués.Mais si elle ne compte poursuivre que les donneurs d'ordres, elle a besoin d'entendre les "exécutants". C'est pourquoi, en mars dernier, Alexis Kniazeff et trois autres des ex-dirigeants eux aussi mis en examen avaient fait l'objet d'un contrôle ju- diciaire leur interdisant tout contact avec les salariés de la société. Une mesure qui avait été allégée après appel, l'interdiction de contacts ne concernant plus qu'une trentaine de salariés du groupe de conseils en technologie. Une situation difficilement compatible avec des fonctions de chef d'entreprise.Par conséquent, le changement de statuts d'Altran en préparation ne paraît plus indispensable. Le 29 juin, l'assemblée générale devait consacrer la création d'un directoire, présidé par Christophe Aulnette, et d'un conseil de surveillance, présidé par Alexis Kniazeff.Jean-Baptiste Jacqu
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