Areva ne renonce pas au premier gisement du monde

Perdu dans l'immensité du grand sud australien, le plus grand gisement d'uranium au monde intéresse toujours Areva. En dépit de son récent rachat par le conglomérat BHP Billiton. "Le dossier de la mine d'Olympic Dam fait partie de ceux que nous regardons", assure-t-on au sein du groupe nucléaire français, où l'on reste convaincu que son nouvel acquéreur "ne s'y intéresse guère". Et même si aucune discussion formelle n'a encore eu lieu, Areva reste "attentif au fait que BHP Billiton pourrait revenir [le] voir sur ce dossier".Officiellement, BHP Billiton n'a pas bougé depuis l'annonce, le 8 mars, du lancement d'une OPA sur le groupe australien WMC, propriétaire du fabuleux gisement. Olympic Dam, déjà "valable en lui-même", complète à merveille les gisements "de pétrole, de gaz et de charbon déjà en portefeuille", le groupe se réjouissant de devenir "l'un des principaux producteurs d'uranium avec les plus importantes ressources disponibles au monde".Prix doublé. Une attitude qui reflète le nouvel éclat que revêt le précieux oxyde U308. Depuis mars 2003, son prix a plus que doublé pour s'établir fin mars à 22,50 dollars la livre (453 grammes). Cette envolée est portée par une demande qui dépasse 170 millions de livres (alors que la production stagne à 100 millions), résultat du retour en grâce de l'industrie nucléaire. Celle-ci doit satisfaire les besoins gigantesques en électricité de pays comme l'Inde ou la Chine, qui estime qu'elle devra construire 30 centrales nucléaires. Un marché prometteur et géographiquement proche pour un mineur opérant en Australie.Quatrième gisement cuprifère et aurifère mondial, Olympic Dam recèle surtout 38 % des réserves prouvées mondiales d'uranium, et sort aujourd'hui 4.200 tonnes d'oxyde d'uranium chaque année. Les dirigeants de WMC avaient tout fait pour déjouer cet hiver une première OPA lancée par le suisse Xstrata, avant celle, victorieuse de BHP Billiton. Leur projet ? Attirer des partenaires à Olympic Dam, afin de développer le joyau du groupe. Les canadiens Inco et Phelps Dodge se sont alors manifestés comme le négociant chinois Minmetals et... Areva. Mais désormais BHP Billiton semble décidé à en profiter seul.Pierre-Alexandre Sallier et Robert Jules avec Béatrice d'ErcevilleUne demande en forte hausse45 millions de tonnes : c'est la production mondiale d'uranium pour une demande qui dépasse 77 millions de tonnes.La Chine estime qu'il lui faudrait 30 centrales nucléaires nouvelles pour faire face à ses besoins en électricité.L'OPA de BHP Billiton sur WMC propriétaire de la mine d'uranium de Olympic Dam ne sera close que le 6 mai.
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