Bercy et Gaz de France trouvent un compromis sur les tarifs du gaz

Soulagement chez Gaz de France. Avant le conseil d'administration de mercredi et le lancement le 23 juin de l'opération d'introduction en Bourse, le gouvernement a enfin rendu son arbitrage sur l'évolution des tarifs réglementés du gaz. Après l'avis de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le ministère de l'Economie a, par un arrêté publié vendredi, fixé l'évolution des tarifs applicables aux particuliers jusqu'à fin 2007. La direction peut donc se prévaloir d'un système tarifaire stable au-delà même du 1er juillet 2007, date de libéralisation totale du marché du gaz. Parallèlement, le PDG du groupe, Jean-François Cirelli, a obtenu le rattrapage qu'il réclamait après l'augmentation limitée à 5,2 % lui ayant interdit fin 2004 de répercuter la flambée des prix du brut sur lesquels sont indexés les coûts du gaz. Mais Bercy a imposé d'étaler ce rattrapage pour ne pas trop heurter les consommateurs.Au 1er juillet, les tarifs seront relevés de 4 % et ils augmenteront par la suite à trois reprises : de 3 % au 1er septembre et au 1er janvier 2006 et de 4,6 % au 1er avril 2006. Le rattrapage atteindra donc 14,6 % sur neuf mois mais la hausse réelle de la facture de gaz, qui sera révisée tous les trois mois à partir de janvier, sera évidemment fonction de l'évolution des prix du brut, selon une formule contenue dans le contrat de service public 2005-2008 dont Bercy a annoncé la signature vendredi avec GDF.Réserves. Sans soulever d'objections, la CRE a émis quelques réserves sur ce mouvement tarifaire. "Nous aurions préféré que le rattrapage soit plus rapide", a indiqué son président Jean Syrota. "Gaz de France devra à l'avenir nous présenter une comptabilité analytique détaillée pour justifier des évolutions de tarifs dues à des charges nouvelles", a-t-il ajouté.Cette hausse pourrait fournir aux syndicats un argument supplémentaire contre l'ouverture du capital de GDF. "Les usagers sont rackettés pour assurer le succès de la privatisation", a dénoncé vendredi la CGT Mines-Energie qui, rejetant l'argument de la facture pétrolière, évoque une hausse au final de 15,4 % d'ici à avril 2006 et de 47 % depuis 2000. Pour la CGT, l'opération va améliorer la "marge brute gaz" de GDF de 1 milliard d'euros par an et "frapper fort sur le pouvoir d'achat des familles".Marc LomazziJournée de mobilisation des syndicats d'EDF-GDFLes fédérations CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC de l'énergie, rejointes par l'Unsa, appellent aujourd'hui électriciens et gaziers à se mobiliser contre l'ouverture du capital de Gaz de France. Elles seront reçues dans l'après-midi à Bercy. Le 23 juin, les syndicats se retrouveront, au lendemain du conseil d'administration de GDF. Mais déjà, certains redoutent une faible mobilisation en raison notamment du succès attendu de la souscription réservée du 23 juin au 6 juillet à l'actionnariat salarié : 64 % des gaziers envisageraient en effet au dernier pointage d'acheter des actions Gaz de France.
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