Mitsubishi sauvé par le marché européen

L'Europe est la seule région qui progresse. Et elle gagne de l'argent", explique à La Tribune Dirk Pissens, PDG de Mitsubishi Motors (MMC) France. Une bonne nouvelle pour le constructeur japonais en difficulté, qui a plus que doublé sa perte nette sur son exercice 2004-2005 clos fin mars à 475 milliards de yens (3,5 milliards d'euros). En effet, alors qu'il cumule les déficits au Japon et en Amérique du Nord, MMC a enregistré un petit profit opérationnel de 7 milliards de yens (53 millions d'euros) sur le Vieux Continent, mais qui a été divisé par trois en un an. Pour l'exercice qui a démarré le 1er avril, MMC table en Europe sur un bénéfice du même ordre.Plombé sur son marché intérieur et outre-Atlantique par une mauvaise image liée au scandale des pannes dissimulées, MMC jouit sur le Vieux Continent d'une bien meilleure réputation, liée notamment à ses robustes 4X4 et pick-ups. Ses ventes "sur cinq mois ont crû de 23,8 % à 113.000 unités", explique son patron pour l'Hexagone. Et ce grâce notamment à un boom en Russie (+ 221 % à 20.370), à la reprise en Allemagne (+ 50 % à 19.850) - après une année 2004 noire en raison du divorce très médiatisé avec Daimler-Chrysler - et sa croissance en Grande-Bretagne (+ 15 % à 17.360).Réseau insuffisant. Dans l'Hexa-gone, la "progression est de 10 % à 4.800 unités", souligne son responsable, grâce à la nouvelle petite Colt, concurrente des Peugeot 206 et Renault Clio, produite aux Pays-Bas sur la même plate-forme que la Smart Forfour (Daimler-Chrysler).Toutefois, la Colt demeure bien en dessous des objectifs initiaux, tout comme la Smart équivalente, l'usine néerlandaise tournant d'ailleurs à 57 % seulement de ses capacités. Le produit ne se distingue pas assez de la concurrence pour justifier le choix d'un véhicule de marque aussi "exotique". Et le réseau demeure insuffisamment étendu (116 points de vente en France devant être portés à 140 l'an prochain).Le constructeur compte pour septembre sur son monospace Grandis à moteur Diesel Volkswagen et sur le remplaçant de son pick-up L200 début 2006, ainsi que sur les successeurs des 4X4 Pajero (fin 2006) et Outlander (début 2007). Ce dernier servira de base aux 4X4 de PSA et devrait recevoir un diesel français.Alain-Gabriel Verdevoye
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