BAE Systems remet en cause le faible prix de ses parts dans Airbus

Nouveau rebondissement dans l'affaire Airbus. BAE Systems, qui devait vendre ses 20 % à EADS, a annoncé hier le lancement d'un audit pour en évaluer le prix. À la suite de l'effondrement boursier du titre EADS le 14 juin (- 26,3 %) en raison de la révélation des nouveaux retards chez sa filiale Airbus sur l'A380, la banque Rothschild, mandatée par EADS et BAE Systems pour fournir une étude indépendante, a valorisé le 2 juillet la participation du groupe britannique dans Airbus à 2,75 milliards d'euros. Soit quasiment deux fois moins que ce que BAE espérait en retirer. L'audit mandaté par le groupe britannique ne sera pas terminé avant fin août. C'est seulement ensuite que le conseil d'administration sera en mesure de recommander une décision aux actionnaires sur la vente de ses parts. Au final, aucune décision ne peut aboutir avant mi-septembre. " Le but de l'audit est de nous donner les moyens de bien informer nos actionnaires sur la valeur réelle d'Airbus ", explique une porte-parole de BAE Systems.Le groupe britannique veut comprendre si la valorisation plus basse que prévu rendue par Rothschild s'explique par des problèmes structurels d'Airbus, justifiant ce prix bas, ou ne correspond qu'à une crise temporaire. Dans ce dernier cas, BAE peut conclure qu'il vaut mieux garder ses titres et attendre qu'ils remontent en Bourse.Le groupe britannique est décidé en tout cas à utiliser toutes ses sources d'information : l'audit sera confié à un cabinet externe, alors que la présence du groupe britannique dans le comité des actionnaires d'Airbus lui donnerait le droit d'examiner le nouveau plan industriel que l'avionneur est désormais appelé à produire.Nouveau recul de l'action. Interrogé par La Tribune, EADS s'est dit très étonné par l'attitude britannique. Certains, en son sein, l'estiment même inacceptable puisque la procédure a été respectée. Le groupe regardait hier avec ses avocats quels étaient les droits réels de BAE.Si les actionnaires du groupe britannique valident le prix fixé par Rothschild, EADS fera une bonne affaire financière. Mais elle peut se révéler mauvaise sur le plan boursier car elle valorise EADS dont le titre a encore reculé de 4 % hier aux cours actuels.Si ses actionnaires refusent les conditions de la transaction, BAE ne pourra exercer son option de vente qu'en 2007. Avec le risque de devoir financer entre-temps une partie du nouveau programme A350 sans espoir de retour d'investissement.À moins que BAE ne compte sur l'audit pour prouver que la situation d'Airbus était connue bien avant. Mais le groupe britannique siègeant au conseil d'administration d'Airbus, il devra alors faire la preuve qu'il ignorait tout de ces problèmes.EADS regroupe ses activités de défense-sécuritéEADS va regrouper sur un site unique à Élancourt l'ensemble des activités de la division Défense & Sécurité présentes en Île-de-France. Ce site accueillera à l'automne près de 2.500 salariés de sept entités de cette division, initialement réparties sur neuf sites en région parisienne : Montigny-le-Bretonneux, Boulogne, les deux unités de Vélizy, Les Ulis, Châtillon, Arcueil, Suresnes et Guyancourt.
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