L'essor économique d'Israël fragilisé

L'économie israélienne, florissante depuis plus d'un an, s'apprête à payer cher les conséquences de l'offensive israélienne au Liban et à Gaza. Très nerveuse, la Bourse de Tel-Aviv a cédé plus 11 % en trois jours, tandis que le shekel était attaqué. Les responsables affichent malgré tout leur confiance. Selon eux, les " fondamentaux " restent solides et, avec une croissance prévue de plus de 5 % cette année, il n'y a pas de danger de récession. Pour Stanley Fischer, le gouverneur de la Banque d'Israël, " la stabilité n'est pas menacée par les réactions du marché qui sont tout à fait naturelles ". Cet ancien numéro deux de la Citibank a toutefois mis en garde contre toute tentation de laisser filer le déficit budgétaire pour assurer le financement des opérations militaires en cours.Sur ce " front ", Avraham Hirchson, le ministre des Finances, s'est lui aussi voulu rassurant. " Les derniers événements n'affecteront pas notre politique fiscale et budgétaire. " Autrement dit, des coupes claires vont être pratiquées dans les dépenses " civiles ", notamment dans les budgets sociaux, pour tenter de maintenir le déficit dans les limites des 3 % du PIB.Prudents, les experts financiers estiment toutefois que l'impact de la double offensive, notamment sur les investisseurs étrangers et les recettes touristiques, dépendra de la durée des combats et des risques d'embrasement général dans la région qui pourraient impliquer la Syrie. Vered Dar, du fonds d'investissements Psagot Ofek, affirme qu'une " escalade prolongée des violences comme celle qui s'est produite entre 2000 et 2002 durant l'Intifada [le soulèvement palestinien, Ndlr] avec de fréquents attentats-suicides, pourrait réduire de plus de moitié la croissance ". HSBC, la grande banque d'affaires, abonde dans ce sens. " Les réactions extrêmes d'Israël soulèvent quelques questions. [...] Il y a un risque que les violences se prolongent et dans ce cas, les résultats économiques, en particulier des grandes banques, pourraient en être sérieusement affectés. " Pour parer à ces périls et défendre le shekel, les commentateurs estiment que la Banque d'Israël devrait rehausser dans un premier temps son taux de base afin de montrer sa détermination à défendre la monnaie en attendant d'y voir plus clair. Enfin, la situation de guerre qui prévaut dans la région va avoir pour conséquence de calmer, pour un temps du moins, l'agitation sociale consécutive aux efforts d'austérité du gouvernement.
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