Après la France, Mediobanca veut prendre pied en Espagne

Mediobanca veut définitivement tourner la page Enrico Guccia, son fondateur et emblématique dirigeant jusqu'en 2000. "Nous devons être plus une banque et moins un holding" résumait hier matin à Milan Alberto Nagel, directeur général de la banque d'affaires italienne. Concrètement, l'établissement milanais prévoit de vendre d'ici à 2008 pour 800 millions d'euros quelques-unes de ses participations non stratégiques, parmi lesquelles Gemina (12,4 %), Italmobiliare (8,1 % de la société contrôlant Ciments Français), Pirelli (3,95 %), Fiat (3 %) ainsi que Telecom Italia et Finmeccanica. Ces actifs susceptibles d'être cédés sont désormais de la compétence du pôle banque d'investissement et estimés à une valeur de marché d'un total de 2 milliards d'euros. En revanche, les participations stratégiques dans Generali (13,6 %) et l'éditeur RCS Rizzoli (14,2 %) demeurent dans le "portefeuille de participations" à une valeur estimée de 5 milliards d'euros. Mediobanca escompte retirer en 2008 un revenu de 253 millions de ces deux participations. "Generali montre une solide croissance qui sera confirmée dans son nouveau plan en fin d'année" indique Renato Pagliaro, codirecteur général de Mediobanca.Désormais en retrait des grandes manoeuvres du capitalisme italien dont Enrico Cuccia était souvent l'initiateur, Mediobanca s'intéresse de plus en plus aux opérations étrangères. La banque est ainsi très satisfaite de son antenne parisienne lancée l'an dernier sous la responsabilité de Marc Vincent, ancien de Citigroup. La petite structure a en effet contre toute attente déjà atteint un résultat positif alors qu'il y a quelques mois les dirigeants de Mediobanca ne l'espéraient qu'en 2006 au plus tôt. "Les sept personnes de notre bureau de Paris ont généré en un an pour plus de deux milliards d'euros de financements" s'enthousiasme Alberto Nagel. Mais par souci de maîtrise des coûts, "Mediobanca ne prévoit pas d'acquisitions" en France, malgré 2,2 milliards d'euros en réserve. La banque souhaite toutefois élargir ses champs d'activités dans l'Hexagone et y concentrer plus de ressources humaines, sans "doubler son personnel", pour son activité de banque privée et de finance structurée. Mediobanca mise aussi sur des opérations de fusion-acquisition entre l'Italie et la France, à l'instar de son engagement dans le dossier EDF-Edison-AEM. Développer des alliances. L'établissement veut aussi "avoir une présence en Espagne soit via une filiale contrôlée à 100 %, soit en trouvant un accord structurel avec un partenaire local". Et pour "servir au mieux la clientèle opérant dans les pays anglo-saxons et les étrangers voulant agir en Italie", Mediobanca veut développer des alliances avec des partenaires en Grande-Bretagne et aux États-Unis, mais pas forcément avec une grande banque d'affaires. Et "pas à tout prix".Frank Paul Weber, à Milan.
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