Le sacro-saint principe du "ni-ni", c'est-à-dire ni rémunération des dépôts ni paiement des chèques, a définitivement vécu. Un premier coup de canif lui avait été donné par les Caisses d'Épargne qui ont décidé l'an dernier de rémunérer les comptes courants de leurs clients. Le coup de grâce a été donné par le CIC qui, depuis hier, fait payer les chèques à ses clients... sans pour autant compenser cette charge supplémentaire par la rétribution de leurs dépôts.Les banques régionales du groupe CIC, filiale du Crédit Mutuel, factureront 50 centimes d'euro par chèque au-delà d'un quota de 15 opérations non automatisées par trimestre (remise de chèque, retrait et versement d'espèces aux guichets et émission de chèque), comme l'a révélé le magazine 60 millions de consommateurs.Raisons économiques. Cette décision, qui constitue une première en France, est motivée par une "raison pédagogique", à savoir inciter les clients à utiliser des moyens modernes. Mais ce sont surtout des raisons économiques qui expliquent cette décision. "Le traitement des chèques a un coût, c'est un service, il est normal de répercuter le prix de ce service", fait valoir la banque qui estime que 5 % de sa clientèle sera touchée par cette mesure.Cette initiative intervient au moment où les banques équipent certains de leurs clients de moyens de paiement alternatifs et de services de base moins onéreux. Des discussions ont également lieu depuis plusieurs mois avec les pouvoirs publics pour déterminer les conditions de mise en place d'un service bancaire universel ou, à tout le moins, pour rendre plus accessible l'actuel service de base bancaire (SBB).L'initiative du CIC tranche avec la stratégie des autres réseaux bancaires qui, n'ont pas encore franchi le pas de la facturation des chèques. Et il semble que la décision du CIC reste isolée. En revanche, les retraits aux distributeurs automatiques, s'ils sont effectués dans des réseaux tiers, sont de plus en plus souvent payés par les consommateurs.P. H.

latribune.fr

25 Sept 2008, 23:59

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