Avec un volume global de 134 milliards d'euros, le marché du crédit immobilier a atteint un niveau record l'an dernier. Et rien ne semble indiquer que la dynamique ne s'inverse cette année. Les Français s'endettent de plus en plus pour réaliser leur projet principal : devenir propriétaire de leur logement. Ils franchissent même le pas de plus en plus jeunes, et pour des engagements de plus en plus longs. Il faut dire que le niveau actuel des prix ne leur laisse guère le choix.L'explosion du crédit immobilier s'explique aussi par des conditions de financement historiquement favorables. Le niveau actuel des taux, même s'ils sont maintenant sur une pente ascendante, demeure très attractif. D'autant que le marché du crédit immobilier est un des plus concurrentiels pour les établissements bancaires. Véritable " produit d'appel ", un crédit immobilier est le meilleur moyen pour un réseau de capter un client, qui domiciliera ses comptes dans sa nouvelle banque et s'équipera probablement d'autres produits (comptes d'épargne, assurances, moyens de paiement...). Les grands réseaux ont l'oeil rivé sur leurs parts de marché et n'hésitent pas à casser les prix pour les maintenir et atteindre leurs objectifs commerciaux.Conséquence : certains dossiers un peu justes " passent " quand même, et les marges sont parfois réduites à leur plus simple expression. Une situation qui n'est pas sans inquiéter la Commission bancaire. " L'assouplissement persistant des conditions d'octroi des prêts, notamment par de moindres exigences d'apport personnel conjuguées à des marges très faibles [...], pourrait avoir des effets négatifs sur la solvabilité des ménages et sur la situation financière des établissements prêteurs dès lors que les conditions du marché immobilier ou de taux d'intérêt ne seraient plus aussi favorables qu'actuellement ", a prévenu Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France. Même sonnette d'alarme à la Banque centrale européenne (BCE), dont le gouverneur Jean-Claude Trichet évoque pour certains pays une bulle immobilière.

latribune.fr

26 Sept 2008, 0:01

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