Déclin historique pour le Nikkei

Le Japon qui avait plutôt bien résisté à la débâcle des marchés du printemps est en train d'aborder l'été dangereusement. Au cours des dix derniers jours, l'indice Nikkei a en effet enregistré dix séances consécutives de baisse, un record de longévité qu'il n'avait pas connu depuis 1965. Il cède sur cette période 9,1 % à 13.286,37 points. " Tant que l'attention était concentrée sur l'inflation, le Japon était relativement épargné , commente Emmanuel Hermand, stratège chez Nomura, " en outre, la faiblesse du yen et la moindre exposition des banques japonaises à la crise des subprimes avaient également contribué à amortir la baisse. "" LES ECONOMIES EMERGENTES AFFECTEES " Face à la dégradation du contexte international - et à l'inquiétude de certains brokers sur des cas isolés de sociétés de crédit, Aiful notamment - ces arguments ont toutefois fait long feu. La persistance de la flambée des cours du pétrole surtout, est avancée comme un des principaux motifs dans la débâcle actuelle du marché japonais. " Celle-ci affecte les économies émergentes, et fait craindre de violentes répercussions sur les groupes japonais tournés vers l'exportation " , résume un gérant chez Daiwa SB Investments. En Bourse, les groupes tels Toyota Motor ou Canon restent, en dépit d'un yen non loin de ses plus bas niveaux, dans la ligne de mire des vendeurs. Même si les perspectives ont été abaissées sur l'ensemble des bénéfices courants, encore en hausse de 0,9 % en mars 2008. Pour l'exercice en cours, Nomura pronostique par exemple un recul de 7,8 % du résultat courant des groupes manufacturiers, et de 3,2 % pour les sociétés, hors financières. Le bénéfice courant est en revanche en augmentation de 0,3 % si l'on inclut les financières. " Ce scénario de base est cependant prudent, poursuit Emmanuel Hermand, car la majorité des sociétés japonaises ont fondé leurs estimations sur une parité yen/dollar à 100. " Hier, celle-ci tournait encore autour de 106. Pour autant, dans l'immédiat, si le rebond technique semble envisageable, la plupart des gérants voient aujourd'hui peu de raisons de jouer le marché à la hausse. Alors que le climat des affaires se détériore - comme en témoigne le recul du Tankan - la perspective d'une hausse des taux par la banque centrale (BOJ) s'éloigne à grand pas. Pour juillet, en tout cas, plus personne n'y croit.
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