L'endettement des hedge funds sous surveillance

Alors que la liquidation de positions spéculatives accentue la chute des prix du pétrole et des matières premières en ce début d'année (lire page xx) , les régulateurs s'intéressent de près à l'endettement des hedge funds. Aussi bien la SEC (Securities and Exchange Commission) et la Réserve Fédérale de New York aux Etats-Unis que la FSA (Financial Services Authority) britannique et les régulateurs allemands et suisses en Europe se demandent si les banques se montrent trop généreuses en matière d'octroi de crédit aux fonds de gestion alternative, dans l'exercice de leur métier de " prime broker ". Dans un contexte très concurrentiel entre établissements financiers, ces derniers n'auraient pas intérêt à se montrer trop regardants, au risque de perdre leurs clients.PRISES DE RISQUES EXCESSIVESEn jouant sur l'effet de levier, les hedge funds veulent muscler leurs performances et battre les fonds de gestion traditionnelle. Mais, les prises de risque excessives de cette industrie peu contrôlée peuvent aussi conduire à des accidents graves comme la faillite du fonds américain Amaranth à l'automne dernier ou celle de LTCM en 1998. Si les fonds long/short actions (achat et vente d'actions à découvert) n'investissent généralement pas plus de deux à trois fois leurs actifs sous gestion, l'effet de levier peut monter à 20 ou 30 pour des stratégies obligataires.Selon Annette Nazareth, commissaire de la SEC, les régulateurs se sont rencontrés le mois dernier à ce sujet. Ils doivent se revoir dans les semaines à venir. Plusieurs banques, très actives dans les services aux hedge funds auraient participé aux discussions, selon un proche du dossier cité par Bloomberg. Parmi lesquelles Bear Stearns, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JP Morgan, Lehman Brothers, Merrill Lynch, Morgan Stanley ou UBS. Cette activité très lucrative représente une part de plus en plus importante de leurs bénéfices. Et même jusqu'à 30 % chez Bear Stearns selon Brad Hintz, analyste auprès du cabinet de recherche new-yorkais Sanford C. Bernstein & Co. " Si la capacité d'emprunt des hedge funds est réduite, ils ne seront pas en mesure d'offrir le même type de rendement à leurs clients ", ajoute son confrère Josh Calper, chez Vodia Group. L'an dernier aux Etats-Unis, le rendement moyen des hedge funds a atteint 13 %, soit moins que les 15,8 % de l'indice S&P 500.
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