Deux employés de haut niveau de Merrill Lynch qui avaient aidé la direction d'Enron à maquiller son bilan ont été jugés. Chacun a reçu une peine de prison. Ils peuvent faire appel mais le mal est fait pour de nombreuses sociétés américaines et étrangères. Les fraudes chez Enron, Worldcom, Adelphia et quelques autres sociétés ont donné naissance à la loi Sarbanes-Oxley. Pour comprendre sa philosophie, il faut savoir qu'aux Etats-Unis ce qui n'est pas spécifiquement interdit par un texte de loi est pratiquement autorisé. Le "principe comptable" est une notion européenne... Lorsque la loi a été votée, le législateur américain venait de subir une double influence : l'explosion de la bulle Internet, qui avait sapé les valorisations élevées de la technologie, et la chute boursière des entreprises impliquées dans les fraudes. Les attentats du 11 septembre 2001 ayant augmenté la psychose sécuritaire, la loi Sarbanes-Oxley a été élaborée pour ne rien laisser au hasard et pour s'assurer que toutes les actions commises dans une société sont réglementaires.Est-ce que cela empêchera les fraudeurs et les malhonnêtes ? Bien sûr que non. Il y aura toujours quelques fruits pourris dans le boisseau de bonnes pommes, comme on dit de l'autre côté de l'Atlantique. Au moins, ces fruits-là seront avertis de ce qu'ils risquent et on pourra les retrouver facilement. Les comptables et les analystes pourront identifier rapidement les sources d'une indélicatesse comptable.Cependant, cette possibilité de ne pas rater le coup de filet est onéreuse : plus de 4 millions de dollars selon certaines estimations. Ajoutons que SOX, comme on l'appelle, est un véritable repoussoir pour les entreprises tentées par une introduction en Bourse. Pis, de plus en plus de petites sociétés veulent quitter la Bourse, même si cela est difficile. Autant dire qu'une révision de la loi Sarbanes-Oxley est devenue une nécessité.

latribune.fr

26 Sept 2008, 6:02

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