Les projets de Blue Capital peuvent-ils échouer ?

Les petites rivières feront-elles un grand fleuve de contestation le 21 juin prochain ? Ce jour-là, l'assemblée des actionnaires de Carrefour devra se prononcer sur la scission de la division immobilière Carrefour Property et sur celle de Dia, sa filiale hard discount. C'est la question qui se pose autour de la mobilisation croissante des actionnaires minoritaires de Carrefour, qui s'opposent au projet porté par le principal actionnaire de Carrefour (avec 14 % des actions), Blue Capital, structure commune à groupe Arnault et au fonds d'investissements Colony Capital dirigé en Europe par Sébastien Bazin. Les détails des opérations ne sont pas encore connus mais ils suscitent de nombreuses réserves des analystes financiers. Chevreux Crédit Agricolegricole se déclare « sceptique ». Aurel BGC estime que « l'intérêt pour un investisseur de garder des actions Carrefour Property est limité étant donné le faible potentiel d'appréciation des loyers » puisque le groupe de distribution sera à la fois locataire et propriétaire des hypermarchés. Tandis qu'Oddo Securities n'a « pas été convaincu de la pertinence des opérations de scissions et introduction en bourse ». Enfin, Andrzej Kawalec, chez Moneta, regrette notamment que Carrefour Property n'opte pas pour le statut fiscal de SIIC (société d'investissement immobilier cotée) même si Carrefour explique son choix par le fait qu'il n'a pas l'intention de vendre les actifs immobiliers isolés dans cette structure.Bataille incertaineLe climat entourant cette opération est donc bien différent de celui qui a précédé une autre scission attribuée à Colony, celle d'Accor et Edenred, qui s'est effectivement traduite par une création de valeur en bourse. Cette fois, la bataille s'annonce plus ouverte compte tenu de l'importance du flottant. Le jour J, les institutionnels voteront dans leur unique intérêt financier, notamment sur la base des recommandations des cabinets conseils tel que Proxinvest. Ce dernier explique à « La Tribune » qu'il est généralement favorable aux projets de scission car ces derniers ont le double avantage d'être peu coûteux et de mettre un terme aux « pseudos-complémentarités d'activité » qui pèsent sur les groupes. Mais, dans le cas de Carrefour, Proxinvest estime que le projet est mal parti et réserve encore son opinion. Héléna Dupuy
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