L'unité syndicale vacille à l'approche de la réforme des retraites

à l'approche du lancement officiel de la réforme des retraites, l'unité syndicale s'avère de plus en plus complexe à maintenir. Certes, au niveau interprofessionnel, l'intersyndicale se réunit toujours régulièrement. Mardi soir, les représentants des principales organisations se sont encore retrouvés au siège de la CFDT, à Paris, et ont appelé à un « 1er mai revendicatif » autour de « l'emploi, du pouvoir d'achat et des retraites ». Ce 1er avril, une réunion des fédérations de fonctionnaires est aussi programmée à la CGT. Mais nul n'est dupe. Même si la majorité des syndicats se refusent à les afficher publiquement, les divergences de fond sur le chantier des retraites sont profondes. Et déjà, les premières lézardes apparaissent. Le dossier des retraites ne fait qu'accentuer la stratégie du cavalier seul de Force ouvrière. Dès la semaine dernière, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, avait annoncé que sa confédération ne participerait pas à un 1er mai fourre-tout. « Les retraites, c'est la mère de toutes les revendications », a lancé Jean-Claude Mailly, le 23 mars. L'absence de FO aux manifestations du 1er mai n'a surpris personne, tant l'organisation goûte traditionnellement peu la Fête du travail, mais elle a été vécue comme une attaque frontale à l'encontre de l'intersyndicale. « Dans les entreprises, les équipes syndicales parlent avant tout plans de sauvegarde de l'emploi ou pouvoir d'achat. Dans le public, de suppressions de postes. Et ensuite seulement des retraites », rétorque Jean Grosset, secrétaire général adjoint de l'Unsa.Sans rompre formellement l'unité, deux autres organisations se sont placées en marge de l'intersyndicale. Préférant attendre de connaître les projets gouvernementaux sur les retraites, la CFE-CGC et la CFTC ne devraient, en effet, pas participer aux défilés du 1er mai. « Notre habitude, c'est d'épuiser les voies de négociation avant d'aller à la contestation. Nous entrerons dans le mouvement quand nous serons dans une phase de blocage », souligne Carole Couvert, la secrétaire générale de la CGC. « A priori, nous ne serons pas dans le 1er mai unitaire », confirme Jacques Voisin, le président de la CFTC. compromisQuant à l'unité du noyau dur de l'intersyndicale (CGT, CFDT, Unsa, Solidaires, FSU), elle n'est maintenue qu'au prix d'importants compromis. En retenant des mots d'ordre larges pour le 1er mai, les cinq organisations ne tranchent pas entre le camp CGT-FSU-Solidaires qui voudrait mobiliser tout de suite sur les retraites et la CFDT et l'Unsa qui préfèrent attendre. Sur le fond, ensuite. En lançant un groupe de travail chargé de rédiger des objectifs ? voire des propositions ? communs sur les retraites, l'intersyndicale repousse à plus tard l'étalage public de divergences profondes (lire ci-dessous). Plus grave, l'intersyndicale ne pourra pas compter sur un front uni dans la fonction publique. Les lignes de fracture ne cessent de s'y élargir. Lors de la dernière réunion, les fédérations de la CGC, de la CFDT et de l'UNSA avaient refusé de s'associer à la plate-forme revendicative. Ce jeudi, outre FO, la CGC ne se rendra pas à la réunion... n
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