Suicides et grêves révèlent la profondeur des tensions en chine

A priori rien ne prédisposait l'usine Foxconn à Shenzhen à devenir le centre des médias depuis une semaine. Les salaires sont fixés au minimum requis par la loi et les travailleurs bénéficient d'une pension et d'une assurance-maladie. Les conditions de travail y sont dures mais pas plus que dans les milliers d'usines aux alentours. Hors, malgré les efforts de la direction, rien n'a permis d'enrayer la vague de suicides (14 tentatives de suicides depuis janvier dont 11 morts). Dans la plupart des cas, il semble que ce soit le stress, la pression et la précarité financière qui aurient poussé les victimes à sauter le pas. Mais au-delà du cas Foxconn, ultramédiatisé car un des principaux fournisseurs d'Apple, Dell et HP, ces drames posent la question du coût humain de la croissance jusqu'ici dépendante de cette main d'oeuvre flexible et peu coûteuse. poursuite de la grèveMoins dramatique mais tout aussi révélateur des tensions sociales dans le pays, la grêve dans quatre usines de Honda - pour des raisons salariales - va se poursuivre ce mardi, faute d'aboutissement des négociations. « La population migrante est sous énorme pression psychologique. Ces travailleurs ont tout quitté pour venir à la ville, et sont motivés par un désir d'enrichissement et d'une qualité de vie qui leur échappent. Ce n'était pas le cas il y vingt ans lorsqu'il y avait moins d'inégalités sociales », explique le Dr Cong Zong, psychiatre dans une clinique de Pékin. Le salaire d'un ouvrier en usine est de 900-1.000 yuan par mois. Il n'a pas de Hukou - permis de résidence - ce qui exclut l'accès aux bénéfices sociaux et surtout à la scolarisation de ses enfants. S'ajoutent à cela des fréquents accidents de travail pour lesquels il ne reçoit qu'une faible compensation. Le gouvernement central, soucieux de maintenir une harmonie sociale, cherche depuis deux ans à imposer des lois sociales plus strictes. Mais « il est très difficile aux travailleurs de revendiquer leur dû », explique Debby Chan chez Sacom, une ONG à Hong Kong. «  Les autorités locales et le patronat font souvent obstacle ». Souvent, le dernier recours reste les tribunaux, mais les requêtes durent des années et aboutissent rarement. Virgine Mangin, à Pék
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