Les sociétés de services informatiques sauvent leur mise

FormatiqueAu premier semestre, les principaux acteurs français du service informatique ont réussi à man?uvrer sans trop de heurts et fait preuve d'une capacité de résistance enviable. Contrairement à d'autres secteurs, aucune grande entreprise n'a eu à déplorer d'effondrement de son chiffre d'affaires ou de résultats en pertes. Aucune, non plus, n'a lancé de plan social massif. « Les SSII ont limité la baisse de leur chiffre d'affaires grâce à leurs activités récurrentes », observe Brice Thébaud, analyste d'Aurel BGC. « Leurs bénéfices sont également restés solides, grâce à l'industrialisation de leur modèle, et, parfois, au recours à des ressources situées dans des pays à bas coûts. »Capgemini a ainsi enregistré un chiffre d'affaires stable, Atos Origin un recul de 2,4 %. Plus petites, Sopra et Steria ont également limité les dégâts, avec respectivement un repli de 4,3 % et de 2,3 % de leurs ventes. Ces contractions ont eu un impact relativement limité sur les rentabilités des entreprises.efforts récompensésLes activités de conseil, qui se situent en amont des nouveaux projets, ont été les plus touchées par les économies des entreprises clientes. Mais le segment de l'outsourcing, ou externalisation, avec ses promesses d'économies rapides pour les entreprises qui y recourent et ses contrats pluriannuels prisés par les SSII, est resté en croissance.Aujourd'hui, les SSII recueillent les fruits des transformations opérées depuis plusieurs années, à la suite de l'éclatement de la bulle Internet. Les pressions tarifaires de leurs clientes les ont obligé à d'importants efforts de productivité et à industrialiser leurs processus. « Les entreprises ont développé des offres en conséquence, peaufiné des modèles de centres de services, dédiés à un client, à des logiciels, ont développé du nearshore, de l'offshore », observe Élisabeth de Maulde, présidente de Pierre Audoin Consultants. « Beaucoup de maintenance applicative, qui était faite en assistance technique ? c'est-à-dire en régie, avec des consultants placés à la journée chez les clients ?, a basculé en mode forfaitaire pluriannuel. »A contrario, la forte persistance de ce modèle d'assistance technique explique les difficultés plus importantes rencontrées par les groupes de conseil en recherche et développement, comme Altran, Alten ou Assystem, auxquelles les SSII sont souvent comparées. Celles-ci ont en particulier dû encaisser l'interruption brutale des missions de centaines de consultants placés notamment chez Renault ou PSA. Ces consultants, sans mission mais toujours payés, pèsent ensuite rapidement sur la rentabilité des entreprises. « Les chutes de marges devraient être à peu près d'une même ampleur chez Altran et Alten », observe ainsi un analyste. « Lorsque le chiffre d'affaires baisse, les groupes de conseil en R&D ont du mal à ajuster leurs coûts immédiatement », poursuit-il. Altran, Alten et Assystem ont eu recours au chômage partiel pour préserver autant que faire se peut leurs résultats, une mesure inédite. Altran, qui a basculé dans le rouge au premier semestre, a même lancé un plan de départs volontaires. Olivier Hensge
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