Bertelsmann tente d'éviter une perte historique en 2009

MÉdiasC'est un vrai séisme outre-Rhin. Pour la première fois de sa longue histoire, Bertelsmann, le leader européen des médias, pourrait enregistrer une perte nette en 2009. C'est ce qu'a reconnu hier son président du directoire, Hartmut Ostrowski. Il est vrai qu'au cours du premier semestre, la perte s'élève déjà à 333 millions d'euros. Le groupe doit faire face à une contraction des revenus publicitaires qui a causé une baisse de 6,8 % de son chiffre d'affaires semestriel, à 7,2 milliards d'euros. La rentabilité s'en est violemment ressentie, notamment dans les activités de presse magazine et de télévision. Le bénéfice opérationnel a reculé de 30,6 %, à 475 millions d'euros.« un effort immense »L'effondrement du marché publicitaire a aussi conduit le groupe à ajuster à la baisse la valeur de certaines de ses filiales, notamment les chaînes de télévision britanniques et grecques. En tout, ces dépréciations s'élèvent à 253 millions d'euros auxquelles il faut ajouter 236 millions d'euros de frais de restructuration. Car Bertelsmann (qui contrôle notamment en France M6, RTL, « Voici », « Géo » ou « Femme actuelle ») n'est pas resté les bras croisés face à la crise publicitaire. Hartmut Ostrowski avait déjà, en mai, évoqué un plan d'économies, sans entrer dans le détail. Cette fois, il avance des chiffres : 900 millions d'euros et parle d'un « effort immense ».Ce programme d'économies est le plus vaste de l'histoire du groupe et comporte plus de 2.500 mesures. Parmi elles, on citera la compression des coûts des programmes télévisuels, l'arrêt de certains magazines ou encore la baisse de la rémunération de tous les salariés du siège, direction comprise. Y aura-t-il des suppressions de postes ? « Inévitable », a reconnu Hartmut Ostrowski, qui a cependant insisté sur sa volonté d'éviter le plus possible de licenciements secs. Les prémices de ce plan peuvent déjà être observées dans les comptes du premier semestre : les effectifs ont été réduits de 3.702 postes, soit 3,45 % du total, et les investissements ont fondu de 20 %. La direction affirme que les marges se sont nettement redressées au deuxième trimestre et que la tendance à l'amélioration devrait se poursuivre au cours des six derniers mois de l'année.L'heure est néanmoins à la modestie. Si le président du directoire affirme, sans plus de précision, vouloir « participer à la consolidation de l'industrie télévisuelle britannique », l'heure n'est plus aux acquisitions. Le groupe a d'ailleurs cédé cet été 51 % de sa participation dans BMG RM, sa filiale de droits musicaux, au fonds KKR. Hartmut Ostrowski a résumé ses priorités : « stabiliser les activités existantes, sauvegarder la rentabilité opérationnelle et assurer la liquidit頻. Ce dernier point n'est pas anodin, car le groupe doit assumer une dette nette de 6,8 milliards d'euros et, selon les médias allemands, un emprunt de 800 millions d'euros arriverait à l'échéance l'an prochain. Mais le directeur financier, Thomas Raabe, a assuré que Bertels-mann avançait sur un « sol financier solide ». Et malgré l'adversité, Hartmut Ostrowski s'est dit convaincu que son groupe « sortirait de cette crise plus fort qu'auparavant ». n
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