Bruxelles place la Grèce sous haute surveillance

Des objectifs « ambitieux » et « réalisables ». Alors que la Commission européenne doit rendre ce mercredi son avis sur le programme d'austérité grec, le commissaire aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, a tenu dès lundi à envoyer un message favorable aux marchés. Après une semaine très difficile et un pic à 7,16 % atteint mercredi dernier, le rendement des titres de dette à 10 ans grecs s'est replié lundi de 13 points de base, à 6,64 %.« Le programme de stabilité a établi des cibles et des objectifs ambitieux » et « réalisables », mais des « risques » pèsent sur leur mise en place, a indiqué Joaquin Almunia. « Dans nos recommandations, nous créons un processus de surveillance de la mise en place du programme, qui inclut la nécessité d'adopter des mesures additionnelles si certains de ces risques se matérialisent », a d'ores et déjà annoncé le commissaire. « Nous n'accepterons pas les écarts sur le chemin de la réalisation de ces objectifs », a-t-il martelé.Présenté mi-janvier, le programme d'austérité grec vise à ramener le déficit public de 12,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2009 à 8,7 % en 2010 et moins de 3 % en 2012, via toute une série de mesures. Le calendrier de leur mise en oeuvre devra être davantage détaillé par Athènes, a indiqué la porte-parole de Joaquin Almunia. « La Grèce souffre pour l'instant de son manque de crédibilité. Seules l'acceptation et la mise en oeuvre effective de son plan redonneront confiance aux marchés », explique Jean-Michel Six, chef économiste Europe chez Standard and Poor's. La crise des finances grecques a débuté en octobre dernier au moment où le gouvernement a relevé sa prévision de déficit pour 2009 de 3,7 % à 12,5 %, révélant subitement l'état catastrophique de ses comptes publics.L'adoption et le suivi du plan devraient redorer le blason hellénique et permettre au pays de réduire significativement son coût de financement. L'émission mardi dernier de 8 milliards d'euros à 5 ans a été très bien accueillie, avec 25 milliards d'euros d'ordres, soit près de la moitié des 53 milliards prévus par la Grèce cette année pour couvrir son déficit. Mais pour séduire, Athènes avait dû payer un coupon très élevé de 6,1 %. « La Grèce est toujours capable d'emprunter sur les marchés, mais les investisseurs poussent le gouvernement à prendre des mesures difficiles, en baissant les dépenses et en augmentant les impôts », résume Bob Michele, directeur de la gestion obligataire chez JP Morgan.
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