Passer de la vente de CD à la distribution de musique en ligne ne se réduit pas à une question technologique ni à un changement de modèle économique. L'industrie musicale transforme sa stratégie pour l'adapter aux internautes. Cette chanson, cet artiste nouveau plaît-il plutôt aux femmes ou aux hommes, aux plus ou aux moins de 25 ans, aux habitants de grandes villes ou de plus petites ?« Le métier des maisons de disques reste de détecter des talents, de les accompagner, mais elles ne se sont pas assez intéressées à leur consommateur », explique Antoine El Iman qui a passé douze ans chez Universal Music où il fut responsable commercial des labels Mercury, Polydor. Il s'est associé à Thomas Artiguebielle, ingénieur pendant neuf ans chez Capgemini, spécialisé dans les nouvelles technologies, pour créer Noomiz, start-up installée au printemps 2009 sein de l'incubateur Paris Innovation Bourse.Noomiz, c'est d'abord un outil simple de création de blogs réservés à des artistes ayant ou pas signé avec un label (200 à ce jour, 600 en attente). Ils peuvent y faire écouter leurs chansons, poster leur vidéo... et se faire repérer. Noomiz a noué des partenariats avec les labels AZ (Universal), Atmosphériques, l'éditeur Universal Music Publishing et bientôt un tourneur de concerts. Les outils de la start-up aident ces quatre acteurs à sélectionner, chaque mois 10 artistes auxquels ils accordent un rendez-vous, suivi ou non d'effet sur leur carrière.Panel bloggeur Mais pour cela Noomiz a d'abord recruté une communauté de membres qui viennent écouter de la musique et transporter, grâce à des widgets, les titres qu'ils aiment sur Facebook, MySpace... Ils constituent le panel d'études dont les résultats sont vendus par abonnement à une clientèle de producteurs de musique, de tourneurs de concerts, agences de publicité, en quête de musique à associer à une marque.Noomiz vérifie d'abord sur le réseau, en recoupant les différentes inscriptions, les profils déclarés par les internautes (sexe, âge, localisation géographique). Puis son algorithme établit des rapports pour chaque chanson et artiste, sur l'audience, la notoriété, la qualité de l'écoute (juste un extrait, ou en entier et plusieurs fois) que les clients de Noomiz consultent en ligne. Noomiz travaille avec le laboratoire de statistiques d'une université parisienne. Pour l'heure, la jeune pousse est financée par ses fondateurs, des business angels, Oséo, et l'Institut de financement des industries culturelles.Isabelle Repiton

latribune.fr

01 Févr 2010, 23:39

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