Didier Lombard cède les rênes de France Télécom

Comme « La Tribune » le révélait le 21 janvier dernier, Didier Lombard cède la direction générale de France Télécome;lécom à Stéphane Richard. Le PDG de l'opérateur de télécommunications l'a confirmé lundi dans un mail adressé à tous les salariés. « Notre groupe se trouve aujourd'hui à un moment important de son histoire. Les événements que nous avons connus en France ces derniers mois, mais aussi l'évolution technologique et la concurrence très vive sur l'ensemble de nos marchés appellent un nouveau projet pour notre entreprise. Ce nouveau projet, il doit s'inscrire dans la durée, bien au-delà de l'année qui s'ouvre », reconnaît Didier Lombard dans ce courriel de quelques lignes que « La Tribune » s'est procuré.Didier Lombard ne quitte pas pour autant l'opérateur qu'il présidait depuis 2005. Il conservera la présidence non exécutive de France Télécome;lécom jusqu'en 2011, date d'expiration de son mandat pour se consacrer « notamment aux orientations stratégiques et technologiques » du groupe, explique Didier Lombard dans son mail. Cette dissociation des pouvoirs sera votée lors d'un conseil d'administration convoqué pour le 24 février. Elle sera ensuite entérinée par l'assemblée générale du mois de juin. « J'ai toute confiance en Stéphane, dans sa détermination, dans sa capacité d'écoute, pour mener à bien ce nouveau projet pour notre entreprise », conclut Didier Lombard.Rupture consomméeCe nouveau projet sera donc mis en oeuvre par Stéphane Richard, arrivé dans le groupe le 1er septembre 2009 en provenance du cabinet de la ministre de l'Économie, Christine Lagarde. C'est d'ailleurs Stéphane Richard lui-même qui dirige les réunions de négociations avec les organisations syndicales pour rédiger ce nouveau contrat social.Prévue initialement pour 2011 avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy, dont Stéphane Richard est proche, la passation de pouvoir a été précipitée par la crise sociale de l'automne dernier. Extrêmement mal gérée, en interne et en externe, celle-ci a mis à jour les dysfonctionnements du groupe, de la base au sommet. Elle a surtout mis en lumière les divergences de style et de vision entre Didier Lombard et son successeur désigné, son cadet de près de vingt ans (67 ans contre 48 ans). Dernièrement, Stéphane Richard a même osé publiquement mettre en question la stratégie d'Orange dans les contenus (films et football), une politique élaborée et ardemment défendue par Didier Lombard (« La Tribune » du 25 janvier).Bon politique, et bénéficiant du soutien de l'Élysée, ce qui n'était pas le cas de Didier Lombard, notamment depuis l'OPA manquée sur TeliaSonera, Stéphane Richard se défend d'avoir mené une stratégie contre Didier Lombard. Mais dès sa nomination en octobre à la tête de la division française, le réacteur du groupe, Stéphane Richard n'a pas hésité à parler de « rupture ». Celle-ci est aujourd'hui consommée.Nouvelle directionStéphane Richard va donc avoir les coudées franches pour présenter le nouveau projet du groupe et façonner une direction générale à sa main. Barbara Dalibard, en charge de la division entreprises, vient de rejoindre la SNCF. D'autres départs vont suivre.
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