La belle endormie finissait par s'éteindre peu à peu. Longtemps, la marque a décliné, à l'infini, des parures inspirées de l'art indien du XVIIe siècle. Des pièces magnifiques certes, serties de pierres rares ; mais trop souvent cantonnées, depuis 1920, aux seuls héritiers des familles royales. L'arrivée, en 2005, de Gaia Repossi, quatrième génération d'une dynastie devenue historique, a permis à la maison italienne de prendre un sérieux virage.Étudiante aux Beaux-Arts de Paris, amoureuse de l'Asie et mondaine respectée, la très élégante jeune femme - 24 ans aujourd'hui - compte bien mettre à profit son oeil aiguisé et ses (célèbres) fréquentations d'authentique fille de bonne famille pour redorer l'image de sa descendance. Celle à qui on aurait pu reprocher l'opportunisme confortable et la facilité, révèle, contre toute attente, un travail acharné et minutieux ; osant même bousculer, avec finesse, les codes de son illustre ancêtre. La créatrice manie l'ostentation, « bien plus moderne », et parie sur quelques grammes d'audace. Clientèle plutôt jeuneSa première ligne, baptisée « Ere » - en collaboration avec Eugenie Niarchos (petite-fille du célèbre armateur grec) remporte un vif succès ; grâce à des entrelacés (sur de très jolies bagues « oversize ») inspirés de l'art byzantin. Galvanisée par ce renouveau, la marque, devenue tendance, prend ainsi un nouvel essor et séduit une clientèle plus jeune. Cette année, les deux amies signent et persistent en lançant « Nérée », d'époustouflants pendentifs, des bagues et des manchettes inspirées de l'univers poétique des estampes japonaises. Gaia conclut également des co-branding avec les très en vue Joseph Altuzarra et Alexander Wang, prêtant, pour ce dernier, toute l'expertise Repossi au talent du styliste new-yorkais. Résultat ? Des mailles exclusives aux motifs évidés, en or et argent, pleines de sensualité. À découvrir, chez Colette, dès le 4 mars prochain. À partir de 4.800 euros. Un très bel anniversaire. J. A.

latribune.fr

01 Mars 2010, 23:19

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