La banque à la rescousse du marché des logiciels et services

Etonnant. C'est le secteur bancaire, pourtant en grande partie responsable de la crise économique actuelle, qui devrait redonner un peu de tonus au marché des logiciels et des services informatiques en 2010. « L'industrie financière donnera de l'élan à notre profession. Elle recommence à investir de façon très significative dans les technologies de l'information », a affirmé Jean Mounet, président du Syntec, le syndicat des professionnels du secteur, en présentant ses perspectives ce jeudi. Il est vrai que l'industrie bancaire, ébranlée par la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, s'est profondément restructurée. Les fusions et l'émergence de nouvelles réglementations en matière de fonds propres nécessitent une évolution des systèmes d'information des grandes banques. A tel point que le bureau de recherche Pierre Audoin Consultants table sur une hausse de 1,2 % des investissements informatiques des banques, à l'échelle mondiale, cette année, après un déclin de 3,7 % en 2009. Une bonne nouvelle pour les éditeurs de logiciels et les SSII (sociétés de services informatiques), l'industrie financière ne représentant pas moins de 20 % des dépenses en technologies de l'information en France, selon le cabinet d'études IDC. Redressement poussifLe redressement du marché français des logiciels et des services n'en sera pas moins poussif. Après une chute de 4 % en 2009, supérieure à la prévision initiale du Syntec qui avait d'abord évoqué un repli de 2 % à 3 %, le marché devrait croître de 1 % seulement en 2010, à 40,5 milliards d'euros. Une estimation qui le situe dans la moyenne européenne (voir infographie). Il faut dire que certains pans de l'industrie, durement touchés par la récession de 2009, comme l'automobile, continuent de lever le pied sur leurs investissements informatiques. Et si les directeurs de sytèmes d'information sondés par le Syntec n'ont plus pour priorité la réduction des coûts, mais souhaitent bel et bien investir dans de nouveaux projets, leur passage à l'acte est en revanche loin d'être immédiat. Conséquence, les tensions sur les prix des prestations informatiques perdurent. Dans ce contexte, pour continuer à préserver leurs marges, qui ont diminué de 1 à 2,5 points l'an dernier, les éditeurs de logiciels et les SSII ne devraient pas créer plus de 3.000 à 5.000 emplois nets (de ceux détruits) en 2010, selon le Syntec. C'est mieux qu'en 2009, année au cours de laquelle le secteur a perdu 8.000 emplois nets, sur les 365.000 qu'il totalise. Mais on est bien loin des 25.000 créations de 2008.
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