L'affaire est suffisamment grave pour que Sony ait jugé nécessaire de convoquer une conférence de presse un dimanche matin afin de faire le point sur la cyberattaque qui a affecté son portail de jeu interactif PlayStation Network. Lors de cette première prise de parole publique sur ce piratage de masse, le tout nouveau numéro deux de Sony, Kazuo Hirai, pressenti pour succéder à Howard Stringer, a présenté au nom du groupe ses « sincères excuses » aux 77 millions d'utilisateurs du service en ligne de la célèbre console de jeu PlayStation. Le géant japonais de l'électronique a annnoncé de nouvelles mesures de sécurité, le renforcement du niveau de cryptage des données et des « firewalls » (logiciels pare-feu) etc, ainsi que la création d'un poste de « chef de la sécurité de l'information », rattaché au directeur des systèmes d'information, dont le rôle sera d'assurer la protection des données des utilisateurs. Une mise à jour logicielle obligatoire de la console PS3 nécessitera un changement de mot de passe de tous les utilisateurs inscrits. Les équipes de Sony ont travaillé « nuit et jour » pour rétablir la sécurité du service en ligne qui sera progressivement réouvert dès cette semaine, « par étape et par région. » Sony a fermé le 20 avril son PlayStation Network ainsi que son service de vidéo et de musique en ligne Qriocity, dès qu'il a eu connaissance du piratage, mais il n'a prévenu ses clients que six jours plus tard. « aucune preuve » À ce stade, Sony assure qu'il n'y a « aucune preuve » que les données concernant les 10 millions de cartes bancaires enregistrées auprès de son service en ligne ont été effectivement volées, mais il reconnaît « ne pas pouvoir écarter » cette hypothèse. Le groupe a prévu d'accélérer le transfert du stockage des données du PlayStation Network dans un autre centre de données, en cours de construction, que celui de San Diego, en Californie, qui a subi « cette cyber-attaque criminelle ». Enfin, Sony va lancer dans les semaines qui viennent un programme de fidélisation baptisé « Welcome Back », comprenant des contenus à télécharger gratuitement et un mois d'abonnement offert, afin de remercier les utilisateurs « de leur patience et de leur fidélité » et de prévenir des désinscriptions massives. Le groupe a indiqué ne pas être en mesure d'évaluer l'impact de l'affaire sur ses comptes. D. C.

latribune.fr

01 Mai 2011, 21:27

Partager :