Les petites voitures trustent le marché français. Une mauvaise nouvelle pour les constructeurs tricolores

DIAPORAMA Les 10 voitures les plus immatriculées en France au premier semestre 2013Alors que les ventes de voitures ont plongé au premier semestre, plus de la moitié des voitures vendues en France sont des petits véhicules! L\'Hexagone a désormais un profil de marché automobile de pays pauvre... Au premier semestre 2013 , les Renault Twingo et Clio, Dacia Sandero ou autres Peugeot 208 représentent 52% des immatriculations de véhicules neufs (contre 49% il y a un an), selon le CCFA (Comité des constructeurs français d\'automobiles).  Un pourcentage écrasant, très, très supérieur à celui de la moyenne des pays d\'Europe de l\'ouest. Les \"petites\" ne pèsent en effet que 41% des immatriculations sur l\'ensemble de l\'Europe occidentale.La traditionnelle fiscalité élevée sur l\'essence, le système de bonus-malus prétendument écologique qui pénalise tous les modèles d\'une certaine taille, la politique des municipalités dont celle de Paris visant à \"écoeurer\" les automobilistes, participent à ce résultat... catastrophique pour les constructeurs français. Car ces petits véhicules affichent globalement les marges les plus faibles, quand elles ne sont pas négatives. Une situation qui explique, en partie, les résultats financiers médiocres de Renault et désastreux de PSA Peugeot-Citroën.Renault TwingoDélocalisation pour les \"petites\"Cette sur-représentation des \"petites\" en France est tout aussi dévastatrice pour l\'outil industriel tricolore. Car, ces véhicules sont souvent produits hors de France, telles les Renault Twingo et Clio (en  partie), sans parler des Dacia. Chez PSA, les 208 , Citroën C3 et DS3 sont certes fabriquées dans l\'Hexagone, mais dans des conditions de rentabilité peu satisfaisantes. Le site d\'Aulnay (C3) ne va-t-il pas justement fermer? Les Peugeot 107 et Citroën C1 viennent, elles, de République tchèque, le C3 Picasso de Slovaquie. Plongeon de la gamme supérieureLes voitures compactes (type Renault Mégane ou Peugeot 308) représentent, elles, 30% des immatriculations hexagonales au premier semestre, un pourcentage proche de la moyenne européenne. En revanche, les segments supérieurs sont  dangereusement faibles. Les familiales \"moyennes supérieures\" (Renault Laguna, Citroën C5) s\'octroient 14% à peine des immatriculations de voitures en France (19% en Europe occidentale). Quant aux modèles de gamme supérieure à fortes marges  (comme la Mercedes E, l\'Audi A6 ou l\'ancienne Peugeot 607), ils sont carrément en chute libre, pesant 4% à peine du total dans l\'Hexagone... contre 12% pour la moyenne ouest-européenne. Citroën C5L\"usine de Rennes très affectéePas étonnant, dans ce contexte, que PSA n\'arrive pas à vendre ses Peugeot 508 ou Citroën C5, malgré les qualités indéniables de ces deux modèles. Car un constructeur établit d\'abord sur son propre marché la notoriété d\'un modèle. C\'est le cas pour les marques allemandes spécialisées dans le haut de gamme, qui répondent d\'abord aux demandes d\'outre-Rhin. Du coup, le site PSA de Rennes, qui produit ces voitures de gamme moyenne supérieure, réduit la voilure et s\'inquiète pour son avenir. Le site, qui va supprimer 1.400 emplois,  sera à l\'arrêt durant six semaines cet été en raison de nouvelles mesures de chômage partiel. L\'usine bretonne n\' a produit que 129.600 unités à peine l\'an dernier.... contre plus de 360.000 au milieu des années 2000, pour un potentiel installé qui était alors de 400.000 ! A cette époque, le site employait 10.000 personnes, le double d\'aujourd\'hui. Même dégringolade pour l\'usine normande de Renault à Sandouville, vouée jusqu\'ici  également à la gamme moyenne et au haut de gamme. Ce site  a vu ses effectifs passer de 5.300 employés en 2004 à 2.150 aujourd\'hui seulement. Et le dégraissage continue.Chute de la LagunaAvec un marché français de plus en plus orienté vers les modèles d\'entrée de gamme, la familiale Renault Laguna a atteint péniblement les 27.700 unités produites (à Sandouville) en 2012, contre plus de 145.000 dix ans auparavant. PSA est passé pour sa part d\'une production  de 259.000 Peugeot 407 en 2005 (à Rennes) à 116.400 Peugeot 508, son successeur, en 2012... dont une moitié environ seulement dans l\'Hexagone (et le reste en Chine).Usine de PSA à RennesDésindustrialisation en FranceLes deux constructeurs tricolores sont engagés dans une spirale structurelle de désindustrialisation en France, contre laquelle essaye de lutter Arnaud Montebourg,  entraînant dans leur sillage celle de leurs fournisseurs. PSA a ainsi vu sa production de voitures particulières et d\'utilitaires baisser de 35,7% dans l\'Hexagone à 230.337 unités au premier trimestre. De son côté, Renault a reculé de 23,7% à 118.060. Sur l\'ensemble de l\'année 2012, PSA avait déjà réduit ses fabrications françaises de 16% à 1,11 million et Renault de 17,6% à 532.571 exemplaires... Le plongeon des volumes de fabrication en France de Renault et PSA reflète notamment la chute de la demande pour les véhicules de gamme moyenne supérieure, et le climat globalement peu propice aux constructeurs. _____ >> DIAPORAMA Les 10 voitures les plus immatriculées en France au premier semestre 2013
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