Les émergents plus menaçants dans l'industrie

Dans quel domaine la concurrence des nouveaux grands groupes émergents s'exerce-t-elle avec le plus de virulence ? Dans l'industrie répond sans ambages la Société Généralecute; Générale, à l'origine d'une étude qui identifie très clairement les biens d'équipement, l'ingénierie et les matériaux comme étant les secteurs les plus menacés aujourd'hui sur le Vieux Continent. « Ces pays à forte croissance avaient pour priorité de se constituer des champions nationaux dans ces domaines qui, jusqu'alors, ont été jugés plus stratégiques que ceux de la consommation », souligne Alain Galène, coauteur de cette étude. Certes, toutes les sociétés européennes, même dans ce domaine, ne sont pas exposées de la même façon. Parmi les équipementiers de télécommunication, Alcatel-Lucent souffre davantage de la concurrence des chinois ZTE et Huawai qu'un groupe comme Ericsson, estime Alain Galène. Dans l'automobile, « Fiat nous apparaît comme le plus menacé dans la mesure où il s'investit aujourd'hui davantage dans le redressement de Chrysler que dans son développement dans ces pays à forte croissance ». À l'inverse, les partenariats conclus par l'allemand Volkswagen avec un groupe chinois pourraient lui conférer une plus grande solidité. Des différences sont également perceptibles entre secteurs selon l'état d'avancement dans le domaine techologique de ces pays. Certains - notamment les télécoms - sont déjà sous le feu de la concurrence alors que d'autres ont encore un léger répit, comme l'aéronautique, où Airbus et EADS pourraient encore profiter de la demande de ces pays deux à cinq ans avant d'être en réel danger. L'impact des pays émergents ne se résume toutefois pas, fort heureusement, qu'à des pertes de marchés pour les Européens. Ils restent aussi la première source d'expansion pour les groupes historiques internationaux. « Ces pays vont contribuer au cours des prochaines années pour environ 50 % à la croissance des groupes européens et pour 33 % à leur chiffre d'affaires, contre 18 % en 2002 et 28 % en 2009 », estime Alain Galène. Des groupes cotés tels que Nestlé, Unilever, Diageo, Carrefour ou Biersdorf ou dans la finance BBVA, HSBC et Santander par exemple devraient quant à eux être à même d'en profiter. Marjorie BertouilleCes pays vont contribuer au cours des prochaines années pour environ 50 % à la croissance des groupes européens.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.