Les ménages hongrois pénalisés par la faiblesse du forint face au franc suisse

La flambée du franc Suisse ne fait pas que des heureux. Les ménages hongrois en savent quelque chose. Endettés lourdement en monnaie étrangère, notamment en monnaie hélvète, ils sont aujourd'hui mis à rude épreuve à chaque fois que cette dernière s'apprécie face à leur monnaie. Ce qui est actuellement le cas, puisque le forint a touché cette semaine des niveaux historiquement bas face au franc suisse. « L'appréciation du franc suisse pose problème dans la mesure où ces ménages ne sont pas couverts contre ce risque, souligne Gaëlle Blanchard, experte sur les devises émergentes chez SGCIB, « Leurs remboursements vont s'alourdir et le risque de défaut va augmenter », ajoute-t-elle. La Hongrie, maillon économiquement faible de la région, se serait bien passée de cette nouvelle source de stress. « Cette pression sur les ménages est d'autant plus problématique que le contexte politique est déjà très tendu, rappelle Shahin Vallée, stratégiste sur les devises émergentes chez BNP Paribas, Le nouveau gouvernement refuse d'admettre qu'il a des comptes à rendre au FMI alors que les risques en matière d'exécution budgétaire se multiplient et que l'incertitude la plus totale règne sur l'exercice 2011. Cette situation risque d'affaiblir le forint vis-à-vis des autres monnaies (il évolue entre 280 et 290 face à l'euro depuis mai) et d'obliger la banque centrale à intervenir en augmentant les taux d'intérêt même si le contexte ne s'y prête guère compte tenu des signes du ralentissement Européen ». Dans la région, la Hongrie n'est cependant pas le seul pays dont l'endettement privé s'est fait en monnaie étrangère.Le cas roumain La Pologne et la Roumanie sont également dans ce cas. Même si leur endettement est essentiellement libellé en euro, ce qui rend leur situation moins critique. « Certes, la Roumanie n'affiche pas de perspectives très réjouissantes. La demande domestique ne repart pas. La politique budgétaire est très restrictive. Un ralentissement marqué de la demande européenne aurait des effets sans doute désastreux sur son économie, explique Gaëlle Blanchard. Cependant les relations de ce pays avec le FMI sont meilleures qu'en Hongrie. » En outre, la banque centrale a également les moyens de défendre sa monnaie. « Il est peu probable que nous assistions à une baisse du leu à 4,40 (contre 4,21) face à l'euro sans que celle-ci intervienne », insiste Gaëlle Blanchard. Marjorie Bertouille

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