Concurrence oblige, les banques restent le plus souvent discrètes sur leur stratégie en matière de technologies de l'information. Mais toutes sont désormais engagées dans une course à la « business intelligence », qui vise à exploiter au mieux les montagnes de données dont elles disposent (lire focus ci-contre). A l'image du groupe BPCE, qui rassemble actuellement toutes les données de ses différents réseaux au sein d'un gigantesque entrepôt et se dote de nouvelles capacités d'analyse avec l'aide d'IBM (« La Tribune » du 2 juin). Deux forces principales sont à l'origine de cette ruée vers l'intelligence artificielle. D'un côté, la pression concurrentielle pousse les banques à optimiser leur stratégie commerciale, passant par une meilleure connaissance des clients. Le Crédit Agricolegricole a ainsi décidé de se doter, dans le cadre de son projet de système informatique commun à ses 39 caisses régionales, d'un nouvel outil d'accès aux données censé lui donner une « vision à 360° du client ». Cette solution développée par Sinequa combine l'analyse statistique et sémantique au sein d'un moteur de recherche adapté au contexte bancaire. De l'autre côté, la crise et les évolutions réglementaires subséquentes poussent les établissements à renforcer leur gestion des risques. « Par le passé, les banques considéraient cela comme une contrainte, mais certaines y voient désormais une opportunité. Il est en effet possible de mettre en place une gestion intégrée des différents risques - de crédit, de marché et opérationnels - et de la lier au pilotage de la performance commerciale et aux systèmes d'allocation des fonds propres, ce qui permet d'appréhender la rentabilité ajustée du risque associée à chaque client, et d'anticiper son évolution grâce à l'analyse prédictive », explique Laurence Trigwell, responsable mondial des solutions de « business intelligence » pour le secteur financier chez IBM.La tendance est ainsi au développement et à la mise en place de solutions intégrées qui combinent logiciels et services, conçues spécialement pour le secteur bancaire. L'objectif : faire en sorte que chaque niveau de la banque, des hauts dirigeants aux conseillers de clientèle, ait accès en temps réel aux informations pertinentes afin d'optimiser la prise de décision. C'est d'ailleurs ce type d'approche qui a valu en février à Komercni Banka, la filiale tchèque de Société Généralecute; Générale, le prix d'excellence en « business intelligence » du cabinet de recherche Gartner.

latribune.fr

01 Nov 2010, 23:23

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