Rebond à confirmer pour l'industrie française

A en croire les indicateurs de la société Markit publiés mercredi, l'activité de l'industrie française a enregistré en novembre une croissance spectaculaire, la plus forte depuis huit mois, avec un indicateur qui a atteint 57,9 points, son plus haut niveau depuis dix ans. Ce dynamisme est porté par la hausse des nouvelles commandes. Et ce sont les entreprises du « B to B » (commerce inter-entreprises) qui enregistrent la tendance haussière la plus nette. « Nous nous orientons vers une sortie de crise », confirme Hugues Pouzin, directeur général de la CGI, la fédération professionnelle du secteur. « Nos chefs d'entreprise sont optimistes, et 26 % d'entre eux sont en phase de recrutement », note-t-il également. Selon Markit, l'emploi enregistre sa première hausse depuis plus de deux ans et demi.PrudenceToutefois, de l'avis de certains économistes, la prudence reste de mise. « Le niveau d'activité est encore faible », rappelle Alexander Law, chef économiste chez Xerfi ; « il correspond aux niveaux de 1997 ». Les carnets de commandes « ne sont pas si garnis » que cela, pour preuve, la situation de l'industrie automobile, qui pâtit de l'arrêt de la prime à la casse. Il y a enfin un phénomène de correction par rapport à octobre, qui a vu l'activité fléchir en raison des mouvements sociaux et des pénuries ponctuelles de carburants. Pour l'économiste, l'industrie profite aujourd'hui de la bonne tenue de la croissance allemande, mais, pour autant, la hausse de l'indicateur Markit « n'offre pas de garantie d'une hausse de la croissance du PIB français au quatrième trimestre ». Nous « sommes encore en eaux troubles », estime-t-il.Pour Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, les perspectives sont également dégradées. Le rebond de la production correspond avant tout à une reconstitution des stocks. Ces derniers sont à un niveau historiquement bas, leur ajustement pendant la crise ayant été nettement supérieur à la baisse de l'activité. Un chômage de masse, une consommation faible, des surcapacités du côté des équipements : « la situation nécessiterait des plans de relance massifs », souligne l'économiste. Pourtant, en raison de l'ampleur des déficits publics, c'est bien la rigueur budgétaire qui est annoncée pour 2011. Sara Sampaio
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