Un risque qui pénalise les banques européennes

L'incertitude entourant les difficultés budgétaires grecques inquiète les marchés sur la solidité des banques et des assureurs européens. L'indice Markit iTraxx Financial mesurant le coût de la protection contre un défaut de paiement d'un échantillon de 25 institutions financières européennes a grimpé lundi à 2,250 points de base. Soit près de 20 points de plus que le 11 janvier dernier, jour où il avait touché un plus-bas depuis mai 2008. Un point de base correspond à un coût de 1.000 euros pour assurer pendant cinq ans 10 millions d'euros de dette.« Nous excluons de nos hypothèses un défaut de la Grèce, car le pays continue à pouvoir se refinancer. Mais les banques européennes détiennent des obligations d'État et des créances grecques et les inquiétudes sur la situation budgétaire du pays pourraient rejaillir sur leur bilan », souligne Nicolas Forest, responsable obligataire chez Dexia AM. Évoluant en sens inverse des prix, le rendement des obligations d'État grecques a bondi de plus de 230 points de base. Sur le seul mois de janvier, les titres d'État grecs ont chuté de 6 %.Confrontée à un déficit budgétaire de 12,7 % en 2009, la Grèce devra mettre en oeuvre un plan d'austérité drastique pour assainir ses finances publiques. Ce qui pourrait affaiblir son économie et conduire les banques européennes à enregistrer des pertes sur leurs créances. La cure d'austérité que la Lettonie a mise en place l'an dernier lui a ainsi coûté une récession de 19 % au troisième trimestre.Selon les dernières statistiques de la Banque des règlements internationaux, les banques européennes étaient les premières créancières de la Grèce avec 252,8 milliards de dollars de créances à la fin septembre 2009. Les établissements français en détiennent à eux seuls 75 milliards, devant les suisses (68 milliards), et les allemands (43). Une exposition significative qui pourrait cependant masquer d'autres dangers. Les créances des banques européennes sur l'Espagne, en grande difficulté économique elle aussi, représentaient à fin septembre 3,8 fois le montant des créances grecques.Signe que les inquiétudes des investisseurs se focalisent sur le risque bancaire, l'indice iTraxx Europe mesurant le coût de la protection contre un défaut de paiement d'un échantillon de 125 sociétés européennes de la catégorie « Investment Grade », les signatures les plus sûres selon les agences de notation, était inférieur de 9,25 points de base à l'indice Markit iTraxx Financial. Un écart qu'on n'a plus vu depuis la fin septembre 2008, après la faillite de la banque Lehman Brothers. Julien Beauvieux
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