Alexis garattiN'exagère-t-on pas le déclin industriel du Royaume-Uni ?Il subsiste des activités très compétitives, notamment dans les secteurs de pointe. La proportion de high-tech dans les exportations est supérieure à la moyenne européenne. Mais le reste du tissu industriel a été plus ou moins laissé à l'abandon, en dehors de quelques champions. D'autre part, l'avantage britannique dans ces secteurs de pointe est le fruit d'une politique d'attractivité fiscale qui a permis d'attirer des entreprises étrangères. Où est le problème ?Cette politique ne constitue pas une politique industrielle. Elle a permis au Royaume-Uni de maintenir une certaine croissance. Mais, à long terme, elle est une source de fragilité. Le pays est soumis au bon vouloir des entreprises qui peuvent partir si on leur offre des conditions meilleures ailleurs. De plus, cette fiscalité allégée a privé le gouvernement, travailliste depuis 1997, des ressources nécessaires pour stabiliser le niveau de la demande et réduire les inégalités par une politique de redistribution.Le Royaume-Uni peut-il se réindustrialiser ?Comme d'autres pays européens, il a besoin de se réapproprier des activités créatrices de valeur. La City ne suffit pas. Pour y parvenir dans le contexte de compétitivité internationale actuel, il faut mettre en place une politique industrielle et de recherche européenne. Propos recueillis par Laurent ChemineauLe pays est soumis au bon vouloir des entreprises qui peuvent partir sans prévenir.Économiste chez Citics (Hong Kong).

latribune.fr

02 Mars 2010, 23:17

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