Les banques françaises attendues sur leurs revenus

Sorties de la crise financière en ordre dispersé au cours de l'année 2009, les banques françaises devront confirmer en 2010 leur retour à meilleure fortune. La publication de leurs résultats du premier trimestre, qui commence mercredi avec Société Généralecute; Générale et jeudi avec BNP Paribas, fera office d'indicateur avancé. Ils sont d'ailleurs attendus en hausse pour les trois grands établissements cotés (voir graphique), et notamment pour Société Généralecute; Générale, dont le bénéfice du premier trimestre 2009 avait été englouti par 1,6 milliard d'euros de pertes sur ses actifs toxiques. à l'approche de ces annonces, les analystes ne se préoccupent plus guère du problème des dépréciations d'actifs, qui avaient marqué la première phase de la crise, même si SocGen a pré- annoncé entre 700 millions et 1 milliard d'euros de dépréciations pour 2010. Ils se montrent aussi plutôt confiants sur celui des créances douteuses, qui semblent désormais stabilisées. « Le coût du risque devrait se réduire d'environ 15 % en 2010 », estime Christophe Nijdam, analyste chez Alpha Value, pour qui « la décrue sera sans doute plus prononcée au second semestre, mais on peut espérer la voir s'amorcer dès le premier trimestre ». Reste que la mollesse de la reprise économique pourrait retarder le reflux des créances douteuses. Les provisions sont ainsi attendues en très légère hausse sur un an par le courtier Keefe, Bruyette & Woods (KBW). érosion de la marge d'intérêts Dans ce contexte de sortie de crise timide, la principale interrogation porte sur la capacité des banques à donner un coup de fouet à leurs revenus. KBW anticipe ainsi un produit net bancaire (PNB) en hausse de près de 19 % chez BNP Paribas grâce à l'intégration de Fortis, mais en baisse de 11 % chez SocGen, en neutralisant l'effet de base lié aux pertes passées en PNB l'an dernier. De manière générale, en banque de détail comme en crédit à la consommation, Christophe Nijdam craint « que le PNB ne progresse pas car la baisse de la production de crédit devrait peser sur la marge d'intérêts ».L'autre interrogation concerne le rythme de repli de l'activité en banque de financement et d'investissement (BFI). « Les revenus sous-jacents devraient baisser de près d'un quart dans les activités de taux, qui avaient profité début 2009 d'un niveau d'émissions obligataires exceptionnel », estime Christophe Nijdam. BNP Paribas est particulièrement concernée, car elle avait engrangé des revenus records dans ce métier. La combinaison d'un niveau d'activité qui reste soutenu et de la disparition des dépréciations pourrait toutefois lui permettre de dégager un résultat record en BFI, avec un bénéfice avant impôt estimé à 1,57 milliard par KBW, contre 1,26 milliard au premier trimestre 2009. Le même effet pourrait permettre, toujours selon KBW, à SG CIB d'afficher un résultat positif de 375 millions ce trimestre, contre une perte de 179 millions un an plus tôt. à moins, bien sûr, que la banque de La Défense ne sorte de ses placards de nouveaux cadavres. n
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