Des employés responsables et libres de décider sont plus productifs »

Pour votre article sur les employés « libres et responsables », vous avez étudié quinze entreprises, que vous baptisez les « Freedom Inc. ». Quel est le point commun entre elles ?Il n'y en a qu'un, le mode organisationnel. Parmi les quinze entreprises, il y en a des cotées et d'autres non ; il y en a qui ont été créées récemment, d'autres il y a longtemps ; certaines sont encore dirigées par leur fondateur, d'autres par un dirigeant recruté à l'extérieur. Bref, le seul point commun est que, dans leur organisation, les employés sont responsables et libres de prendre des décisions.Qu'est-ce qui différencie une société Freedom Inc. d'une entreprise classique ?Les Freedom Inc. sont des entreprises construites « pour » l'homme et pas « contre » lui. Cela signifie qu'elles satisfont les trois besoins essentiels de l'être humain : l'égalité intrinsèque, le développement personnel et l'autonomie. Dans une entreprise classique, beaucoup de salariés se referment et finissent par faire le minimum comme des enfants qui cherchent à ne pas être punis. Seuls 25 % des employés sont engagés dans leur entreprise alors que 14 % à 17 % sont activement désengagés ! Autre point essentiel, les Freedom Inc. ont à leur tête un « liberating leader », qui met en oeuvre cette organisation et veille à ce que chacun s'épanouisse.Les Freedom Inc. sont-elles plus performantes ou plus rentables ?Oui, bien sûr. D'abord, parce que l'effectif est mobilisé pour faire tourner l'entreprise, pour qu'elle satisfasse les besoins de ses clients et de ses partenaires. Concrètement, cela se traduit par moins, voire pas de rebuts, pas de perte d'efficacité ou de productivité, plus de créativité et donc, au final, des résultats plus performants. Les dirigeants des Freedom Inc. ne sont pas des philanthropes, ils adoptent ce modèle d'organisation, car il est bon pour la croissance de l'entreprise.Ce modèle est-il applicable à tous les employés ?Oui, à condition d'atteindre et de maintenir un niveau minimum de 60 % à 70 % des employés qui fonctionnent bien dans un tel environnement. Ce seuil crée un effet d'entraînement pour les « mauvais » employés.Est-il applicable dans l'administration ?Oui, il n'est pas nécessaire d'avoir un objectif lucratif pour être une Freedom Inc. Un hôpital, une armée, une école peuvent très bien fonctionner si le leader est autonome dans ses décisions...Propos recueillis par Sophy Caulier* « Liberating Leadership : How the Initiative-Freeing Radical Organizational Form Has Been Successfully Adopted », California Management Review, vol. 51, n°4, summer 2009.Isaac Getz, professeur à ESCP Europe, lauréat du Prix Académique de Syntec Conseil en Management, dont « La Tribune » est partenaire *.
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