Pierre-André de Chalendar, le nouvel homme fort

Pierre-André de Chalendar, 52?ans, se retrouve désormais en pleine lumière et en première ligne. Vingt et un ans après être entré comme directeur du plan chez Saint-Gobain, trois ans après avoir pris la direction générale du groupe de conception production et distribution de matériaux de construction, ce diplômé de l'Essec et de l'ENA parvient au faîte du pouvoir. « J'ai un sentiment de grande fiert頻, confie cet homme pondéré, mais qui n'en est pas moins, selon un cadre, « capable de saintes colères et a tout d'une main de fer qui ne prend pas de gants ».Fils du comte Jacques de Chalendar, lui-même inspecteur général des finances honoraire, et d'une psychologue, Pierre-André de Chalendar est un fin politique, très au fait des codes de l'establishment. L'ancien adjoint de Jean Syrota à la direction de l'énergie et des matières premières du ministère de l'Industrie peut se prévaloir de son expérience à l'international (États-Unis, Grande-Bretagne, Irlande), avec le bémol qu'il n'a pas, contrairement à Jean-Pascal Tricoire chez Schneider Electric, vécu dans des pays émergents comme l'Afrique du Sud ou la Chine. Il connaît bien le pôle distribution de matériaux du groupe dont il a été deux ans directeur général adjoint et qui génère 45 % du chiffre d'affaires.Depuis juin 2007, Pierre-André de Chalendar a montré qu'il avait les épaules solides. C'est peu de dire que rien, au cours de cette période probatoire, ne lui aura été épargné. Quatre mois après sa nomination, il a dû, avec l'appui de Jean-Louis Beffa, affronter l'entrée par effraction de Wendel au capital de Saint-Gobain, puis la montée en puissance de la société d'investissement dans ce qui s'apparentait à une prise de contrôle rampante. La tentative a fait long feu mais n'en a pas moins, un temps, fragilisé Saint-Gobain qui aurait pu y perdre son indépendance. Si les relations avec Wendel se sont apaisées, l'industriel doit composer avec ce premier actionnaire qui va rester vigilant sur les résultats.La hache de guerre avec Wendel à peine enterrée, au printemps 2008, Pierre-André de Chalendar a dû faire face au retournement des marchés de l'immobilier de part et d'autre de l'Atlantique, qui s'est traduit par un plongeon de la construction neuve et un coup de froid sur les marchés de la rénovation.Puis, il lui a fallu, comme ses homologues, traverser la crise financière, à laquelle il a su réagir promptement. En lançant une augmentation de capital en février 2009 pour renforcer le bilan de Saint-Gobain, mais aussi en mettant en place un vigoureux programme de réduction de coûts de 1,1 milliard d'euros. Cette crise, qu'il présente lui-même comme « la plus grave depuis l'après-guerre », a fait plonger en 2009 le chiffre d'affaires de 13,7 %, à 37,8 milliards d'euros, et le bénéfice net de 85 %, à 202 millions d'euros. Mais « il a su faire preuve d'une grande résolution dans la mise en oeuvre des décisions prises », se félicite un bon connaisseur du groupe. S. S
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