La BCE proroge ses mesures d'aide aux banques

Les grandes banques centrales, qui ont interrompu leurs stratégies de sortie de crise, n'ont plus qu'une obsession en tête?: maintenir les taux à long terme aux niveaux planchers où ils sont tombés avec leur efficace contribution, afin de faciliter le financement d'économies qui n'émergent que lentement de la récession. C'est le sens du message adressé de Jackson Hole en fin de semaine dernière par Ben Bernanke, assurant que la Fed prendrait, « si nécessaire », des mesures de soutien supplémentaires pour éviter la rechute de l'économie américaine. Depuis le 10 août, elle réinvestit déjà en bons du Trésor le montant des remboursements liés à son portefeuille de titres hypothécaires acquis pour faire face à la crise et en a acheté un peu plus de 10 milliards de dollars. C'est aussi le sens qu'il faut donner au nouveau programme d'injections de liquidités annoncé lundi par la Banque du Japon au terme d'une réunion d'urgence.Hier jeudi, c'était au tour de la Banque centrale européenne (BCE) d'apporter son écot à la croisade généralisée contre la croissance molle. Ce ne fut pas une surprise, puisque Axel Weber, le président de la Bundesbank pressenti pour succéder à Jean-Claude Trichet, avait vendu la mèche le 20 août?: à l'issue de son conseil de rentrée, la banque centrale de Francfort a annoncé qu'elle reconduisait les mesures d'urgence prises pour conjurer la crise qui restent encore en place, au moins jusqu'à la fin de l'année. C'est ainsi qu'elle continuera à servir, à taux fixe - inchangé à 1 % -, la totalité des demandes des banques pour ses opérations de refinancement hebdomadaires et mensuelles, au moins jusqu'au 18 janvier et « aussi longtemps qu'il le faudra » si la situation économique le nécessite. Elle conduira également trois nouvelles adjudications à trois mois, dans les mêmes conditions, qui se dérouleront en octobre, novembre et décembre. aucun signalEnfin, la BCE a annoncé trois nouvelles opérations de « réglage fin » pour faire face à l'arrivée à échéance des appels d'offres exceptionnels à six mois et un an, interrompus pour les premiers en mars 2010 et pour les seconds en décembre 2009. Ces opérations auront lieu les 30 septembre, 11 novembre et 23 décembre. Au-delà de cette dernière date, les appels d'offres exceptionnels à trois mois devraient aussi devenir caducs, « toutes les mesures non conventionnelles étant par nature temporaires », a déclaré Jean-Claude Trichet lors de sa conférence de presse. Lequel Trichet estime qu'en dépit d'une succession de nouvelles positives, la BCE « ne crie pas victoire » et ne donne aucun signal de prochaine modification de ses taux directeurs. Ce, bien que ses équipes aient révisé en hausse les prévisions de croissance de la zone euro, à 1,6 % en 2010, contre 1 % précédemment et 1,4 % en 2011 contre 1,2 %. Isabelle Croizard
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