François Villeroy de Galhau (bnp Paribas)BNP Paribas atteindra-t-elle son objectif de progression des encours de crédit de 4 % cette année ?Fin juillet, le groupe BNP Paribas était sur un rythme de croissance de ses encours de 3,3 % par rapport à l'année dernière. Il s'agit d'une des progressions les plus fortes parmi les banques françaises, qui affichent en moyenne une hausse de 2,6 % de leurs encours de crédit. Mais je tiens surtout à souligner que BNP Paribas n'a pas modifié ses scores d'octroi de crédit depuis deux ans. Aujourd'hui, nous faisons tout pour soutenir l'offre de prêts et, si le crédit progresse moins, c'est essentiellement un problème de demande. En juillet et août, BNP Paribas a même financé un montant record de prêts immobiliers, et, cette semaine, le taux pour un prêt à 15 ans à taux fixe a encore été abaissé. Il est passé d'environ 5,20 % en octobre dernier à environ 3,90 %.Comment expliquez-vous la baisse de la demande de crédit de la part des entreprises ?De deux manières. Tout d'abord, les entreprises ont différé leurs projets d'investissement. Parallèlement, elles ont réagi vite dans cette crise en réduisant leurs stocks et leur besoin en fonds de roulement, ce qui a également diminué leur demande de crédit de trésorerie. L'autre phénomène est plutôt sain. Il est lié au redémarrage des marchés financiers. Les grandes entreprises peuvent à nouveau lever des fonds sur le marché obligataire. Ainsi, elles font moins appel au crédit bancaire.Que fait BNP Paribas pour aider les petites entreprises à traverser la crise ?L'ensemble des acteurs, y compris le médiateur du crédit, René Ricol, reconnaît que BNP Paribas joue un rôle positif dans l'accompagnement des PME. À fin juin, notre encours de crédit aux PME progressait à un rythme de 6,5 %. Nous aidons également les PME à renforcer leurs fonds propres. La semaine dernière nous avons d'ailleurs décidé de tripler l'enveloppe prévue à cet effet. Elle sera portée de 50 à 150 millions d'euros dans les mois qui viennent. Nous proposerons en particulier aux PME de contribuer au renforcement de leurs quasi-fonds propres via des prêts participatifs. Propos recueillis par Sophie RollandFrançois Villeroy de Galhau, responsable du pôle banque de détail France à BNP Paribas.

latribune.fr

03 Sept 2009, 1:44

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