En Allemagne, l'inflation se stabilise et l'économie retrouve enfin de la vigueur

L'inflation en Allemagne s'est bien stabilisée en avril à 2,2% sur un an, freinée depuis le début d'année par les prix de l'énergie et des produits alimentaires, selon des chiffres définitifs publiés ce mardi.
En avril, l'inflation sur un an s'est stabilisée en Allemagne.
En avril, l'inflation sur un an s'est stabilisée en Allemagne. (Crédits : Thomas Peter)

L'économie allemande affiche des signaux plutôt positifs. Après une croissance meilleure qu'attendue au premier trimestre, l'inflation en Allemagne s'est stabilisée à 2,2% sur un an en avril, freinée depuis le début d'année par les prix de l'énergie et des produits alimentaires, selon des chiffres définitifs publiés ce mardi.

L'indice des prix à la consommation, qui avait baissé de 0,3 point de pourcentage en mars par rapport à février, n'a pas bougé entre mars et avril, a indiqué dans un communiqué l'institut fédéral de statistique Destatis, confirmant des chiffres provisoires.

« Le taux d'inflation est inférieur à 3% depuis le début de l'année », grâce à la modération des « prix de l'énergie et des produits alimentaires en particulier », a commenté Ruth Brand, présidente de Destatis.

Cependant, le taux d'inflation dit sous-jacent, mesuré hors variation des prix de l'alimentation et de l'énergie, demeure « supérieur à l'inflation globale depuis le début de l'année », fait-elle remarquer.

Inflation à 0,5% sur un mois

La hausse des prix des services notamment a représenté 3,4% sur un an, même si un recul de 24% sur un an a été enregistré pour les billets de trains et de bus, grâce au ticket mensuel à 49 euros valable dans tout le pays, mis en place l'été dernier.

Sur un mois, l'inflation atteint 0,5%, contre 0,4% en mars. La raison repose notamment sur la fin de la réduction de la TVA (de 19% à 7%) dans les prix d'énergie. Sur un an, les prix d'énergie baissent de 1,2%, moins vite qu'en mars (-2,7%).

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Servant de référence à la Banque centrale européenne, l'indice global des prix harmonisé a légèrement augmenté en avril, à 2,4% sur un an, mais reste proche de l'objectif à terme de 2%. A moins d'une résurgence surprise de l'inflation en mai, les conditions seront réunies pour une baisse des taux lors de la prochaine réunion de l'institut monétaire en juin, selon la position de la BCE affichée en avril et reprise depuis par ses principaux dirigeants.

La croissance plus forte qu'attendue

Cette baisse de l'inflation est à mettre en reflet avec les chiffres de la croissance. L'Allemagne a vu son PIB progresser de 0,2% au premier trimestre, après un recul en fin d'année dernière et sur l'ensemble de l'année 2023, selon des chiffres publiés ce mardi par l'institut national allemand des statistiques. Le résultat est un peu meilleur que les prévisions de Factset, qui attendait une progression de 0,1%.

Pour l'année en cours, le gouvernement allemand a annoncé un relèvement de sa prévision de croissance du PIB, de 0,2% à 0,3% désormais, tablant sur un tournant économique au printemps après deux années de marasme. Le produit intérieur brut (PIB) allemand avait l'an dernier reculé de 0,3%, du fait notamment du contrecoup de la guerre en Ukraine et de la flambée des prix de l'énergie.

La production industrielle repart

Autre bonne nouvelle : la production industrielle allemande est repartie en baisse en mars, mais moins qu'attendu, selon les chiffres publiés mercredi dernier par l'office fédéral statistique.

L'indicateur clé pour le secteur manufacturier a reculé de 0,4%, en données corrigées des variations saisonnières (CVS), ce qui intervient après les hausses constatées de 1,3% en janvier et de 1,7% en février. Les analystes interrogés par la société de données financières Factset avaient prévu un recul plus fort de 1% pour mars.

Dans une comparaison sur trois mois moins volatile, la production de janvier 2024 à mars 2024 était supérieure de 1,0 % à celle des trois mois précédents, fait remarquer Destatis.

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Le secteur manufacturier - hors énergie et construction -  affiche également un recul mensuel de 0,4%. La construction a continué de croître au sortir d'un hiver doux, tandis que Destatis a constaté un recul mensuel dans l'énergie, les produits de consommation et les biens d'équipements.

L'industrie, pilier du modèle allemand, a été plombée depuis 2022 par des coûts de l'énergie très élevés par rapport à ses concurrents en raison de la fin des livraisons de gaz russe bon marché.

Sur un an, le recul de la production n'est plus que 3,3%, contre 5,3% en février, mais « les réalistes pourront souligner que l'environnement économique actuel reste difficile et qu'aucun changement n'est en vue pour l'instant », commente Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW.

Il faut s'attendre à « une nouvelle reprise de la production industrielle au cours de l'année » sur fond d'amélioration du climat des affaires, commente de son côté le ministère allemand de l'Economie dans un communiqué séparé.

(Avec AFP)

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