Espagne  : une chute qui a débuté il y a plus d'un an

Depuis plusieurs semaines, plusieurs grandes banques espagnoles apposent sur les vitrines de leurs agences des affiches publicitaires vantant le volume des prêts consentis à leurs clients. Une manière de répondre aux critiques d'une opinion publique qui les accuse de maintenir obstinément fermé le robinet du crédit. baisse du crédit de 19,4%Un soupçon non dénué de fondement : les derniers chiffres que vient de rendre publics la Banque d'Espagne indiquent que, en juillet, le volume total des nouveaux prêts consentis par le secteur financier a baissé de 19,4 % en glissement annuel. La chute est particulièrement brutale pour le crédit à la consommation : ? 30,3 %. Tout cela par rapport à une année 2008 qui avait déjà vu le volume total de nouveaux prêts se réduire de 30,2 %.Pour se justifier, les banques espagnoles font valoir deux arguments : d'une part, qu'elles ne peuvent pas relâcher leurs exigences quant à la solvabilité des emprunteurs potentiels, alors que leur taux de crédits douteux et impayés est déjà passé de 1,7 à 4,6 % entre juin 2008 et juin 2009. Et d'autre part que, vu la conjoncture morose, c'est en fait la demande, et non l'offre de crédit, qui est la première en cause. Un argument qui induit à penser que la fin de la raréfaction du crédit n'est pas pour demain en Espagne : la récession semble en effet y être installée de manière plus durable que chez ses voisines (le PIB a encore reculé en glissement trimestriel de 1,1 % au deuxième trimestre), et le taux de chômage y est nettement plus élevé.Thierry Maliniak, à Madrid
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