La facture du sauvetage des banques britanniques va pratiquement doubler

grande-bretagneUn an après, l'État britannique va enfin conclure le sauvetage de ses banques. Lors d'une présentation, aujourd'hui, Alistair Darling, le chancelier, va mettre ce qu'il espère être un point final au cataclysme qui a emporté Northern Rock, Lloyds Banking Group et Royal Bank of Scotland (RBS) (voir « La Tribune » d'hier). Mais il va devoir pour cela remettre la main à la poche : environ 40 milliards de livres supplémentaires (44 milliards d'euros) vont être ajoutés aux 57 milliards (63 milliards d'euros) déjà déboursés.en mauvaise santéLa somme finale sera connue avec le détail du plan, et elle devrait se diviser en trois parties. La première vient d'un prêt supplémentaire de 8 milliards de livres à Northern Rock, déjà approuvé ; la deuxième sera la participation de l'État à l'augmentation de capital prévue par Lloyds Banking Group, soit environ 5,5 milliards de livres ; enfin, le gros morceau vient de Royal Bank of Scotland, dont le recours à la garantie des actifs toxiques nécessitera une nouvelle injection de capital, autour de 25 milliards de livres. Bruxelles serait sur le point d'exiger de RBS des cessions d'activités dans l'assurance, et des réductions d'opérations dans la banque d'investissement. La somme totale, qui frise désormais les 100 milliards de livres, aura-t-elle été efficace ? L'État répond qu'il a évité l'effondrement du système bancaire. Pour autant, la santé financière des trois banques nationalisées reste très mauvaise. Au premier semestre, celles-ci ont toutes affiché des pertes. Lloyds a passé 13 milliards de livres de provisions pour créances douteuses, et RBS 7,5 milliards. Leurs actifs toxiques n'ont pas disparu avec le début de reprise économique. RBS et Lloyds, lors du plan initial au début de l'année, prévoyaient d'inscrire pour 585 milliards de livres d'actifs toxiques au plan de garantie du gouvernement. C'était presque la moitié du PIB britannique ! Même si Lloyds échappe à la garantie de l'État, le fardeau ne s'est pas allégé. En juin, le gouvernement estimait que RBS et Lloyds risquaient de passer des provisions totales de plus de 100 milliards de livres sur l'ensemble de la crise. Éric Albert, à Londre
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